Pierrick Brient commente le n° de Psychologie clinique sur le virtuel

Olivier-DouvilleDirigé par Serge Tisseron et Frédéric Tordo
Revue Psychologie Clinique, n°37, éditions EDK, 2014/1.
Le numéro 37 de la revue Psychologie Clinique propose une mise au point, tant conceptuelle que clinique, sur le terme tout moderne de « virtuel ». Dirigé par Serge Tisseron et Frédéric Tordo, ce dossier s’appuie sur une grande variété de disciplines (psychologues, philosophes, psychanalystes, artistes, sociologues, informaticiens,…) afin d’étudier tant la notion de « virtuel psychique » en psychanalyse que d’aborder les implications des technologies du virtuel en psychothérapie ou dans le domaine de la culture et de l’éducation.
Serge Tisseron s’intéresse aux aléas du virtuel psychique en étudiant la façon dont des représentations peuvent se couper des informations des organes des sens et donc de l’adaptation au réel. Il se penche particulièrement sur le phénomène Hikikomori apparu au Japon dans les années 1990 et touchant des personnes âgées de plus de douze ans qui passent la majeure partie de leur temps à domicile. Ils ne peuvent ou ne veulent pas avoir de vie sociale, comme aller à l’école ou travailler. En l’absence de toute pathologie mentale, ce phénomène peut être envisagé comme une désarticulation psychique, suivie d’une désarticulation sociale. S. Tisseron aborde aussi comment la relation à l’autre, à l’objet, peuvent aujourd’hui devenir virtuelles, indépendamment de l’utilisation d’un écran mais favorisées considérablement par l’interface numérique.
Frédéric Tordo nous précise que le virtuel psychique est une disponibilité de l’appareil psychique qui permet d’anticiper des actions en attente d’actualisations. L’anticipation peut être fondamentale, préparant l’organisme à sa préservation biopsychique, cognitive, en tant que permanence virtuelle pratique liée à l’action, ou fantasmatique, par laquelle le sujet anticipe ses propres actions et/ou processus subjectifs dans une scène imaginée en tension vers des actualisations potentiellement non actualisables. Le virtuel numérique se présente comme un espace privilégié pour rendre actualisable ce qui provient d’autres registres du fonctionnement psychiques, notamment imaginaire. Les médiations numériques permettraient donc un travail de virtualisation en rendant possible l’actualisation de scénarii anticipés, fantasmatiques ou imaginaires, c’est-à-dire une anticipation créatrice, pour un individu donné, de ses propres états de subjectivité.
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