Franck Coste, survivant du Bataclan : « Ce soir-là, j’ai perdu une partie de moi »

Logo-La-voix-du-Nord Publié le 29/12/2015

Le 13 novembre, sa vie est devenue un puzzle dont il doit aujourd’hui recoller les morceaux. Franck Coste était au Bataclan. Pour ce musicien, la reconstruction passera par un concert hommage, qu’il organise le
8 janvier à Vieux-Condé.

Sur ce qu’il a vécu au Bataclan, Franck Coste préfère rester discret.
« Par respect pour les gens », résume-t-il. Tout juste dira-t-on qu’il a été au cœur de l’action : « J’ai fait des choses que je ne pensais pas faire un jour, j’ai vu des choses que ne pensais jamais voir. »

De Vieux-Condé où il habite, il avait fait spécialement la route pour voir les Eagles of Death Metal. Car Franck Coste – Cap’tain boogy, pour les intimes – est aussi musicien. Il joue du blues.

« On reste debout »

De fait, lorsqu’il a été question pour lui de se reconstruire, il a tout de suite pensé à ce qu’il savait faire : « Très vite, je me suis dit que j’allais organiser un concert. » Grâce à l’aide de nombreux bénévoles,
« Ter tous debout » se tiendra le 8 janvier à Vieux-Condé. « On reste debout, c’est ça le sens », précise Franck Coste.

L’hommage, le musicien tient à ce qu’il soit aussi rendu aux secours, aux policiers et aux militaires. « On ne pense pas assez à eux, précise-t-il. Ils sont les premiers à être arrivés et malgré la situation qui sortait de l’ordinaire, ils sont restés professionnels. » Aussi, Franck Coste se souvient que, « quand une rafale a éclaté, un pompier a fait barrage de son corps pour me protéger. Il n’a pas été blessé ». L’intégralité des bénéfices de « Ter tous debout » sera reversée aux orphelins des pompiers.

Le musicien le sait, organiser un concert ne suffira pas à faire table rase. « Il suffit d’un bruit, même des cris d’enfants », note-t-il, avant de poursuivre : « Ce soir-là, j’ai perdu une partie de moi dans cette salle. Au début on ne se rend pas compte. Puis il y a le contrecoup. En principe, je suis plutôt du genre grande gueule. Mais j’y ai laissé un truc. Des amis m’ont dit que quelque chose manquait dans mon regard. »

Des aides

Du soutien, Franck Coste en a. Beaucoup. « Je suis dunkerquois d’origine et musicien, ça aide ! », plaisante-t-il. Sans compter les aides psychologiques de l’État. « On est chouchouté par les institutions. » Mais comment partager l’inimaginable avec ceux qui ne l’ont pas vécu ? Franck l’avoue : « Je n’arrive à bien en parler qu’avec ceux qui y étaient. C’est tellement hors normes, eux seuls peuvent comprendre. »

Le concert est limité à 700 places.

Par Benoît Fabiszak

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