Julien Pearce, retenu à l’intérieur du Bataclan, a vu deux personnes être abattues devant ses yeux

Julien Pearce, journaliste à Europe 1, était présent au Bataclan au moment de la tuerie. Il témoigne aux micros d’iTELE.

Julien Pearce, journaliste à Europe 1, était l’invité de l’interview vérité de Thomas Sotto, deux semaines après les attentats qui ont frappé le cœur de Paris.

Le reporter d’Europe 1 était au Bataclan le soir du 13 novembre, dans l’attaque qui a coûté la vie à 89 personnes. Quinze jours après les attentats, Julien Pearce est revenu sur les jours qui ont suivi.

Plus difficile aujourd’hui

Au micro de Thomas Sotto, Julien Pearce a expliqué que plus les jours passaient plus c’était difficile. « Aujourd’hui, c’est plus compliqué que dans les heures qui ont suivi la sortie du Bataclan ». Pour autant, le journaliste d’Europe 1 n’a aucune colère en lui. « Je n’en ai pas la force car cela demande de l’énergie ». Se laisser gagner par ce sentiment, ça serait aussi et finalement « donner raison aux terroristes ».

Envie de comprendre

Également interrogé plus précisément sur ce qu’il pensait des terroristes et notamment ceux qu’il avait croisés au Bataclan, Julien Pearce a expliqué qu’il aimerait « pouvoir leur parler et comprendre ». Insistant sur la nécessité d’attraper « vivant » Salah Abdeslam, le reporter a également affirmé : « Moi, j’ai envie qu’on l’arrête et qu’il soit jugé ».

Importance de l’hommage national

« C’est important pour moi d’être à l’hommage et de dire au revoir aux victimes ». Parmi les 130 victimes des attentats, 89 se trouvaient au Bataclan : « elles étaient juste à côté de nous et tout ça, être en vie ou pas, on ne le doit qu’à la chance », a-t-il commenté. Le jeune homme a également confié être « abîmé, mais pas de manière irrémédiable », avant de conclure : « Je ne reviendrai plus au Bataclan et je n’ai pas envie qu’il rouvre ».

Une témoin du Bataclan : « le dernier terroriste s’est fait abattre juste à côté de nous »

Ajoutée le 14 nov. 2015

Une témoin était dans la salle de spectacle, où elle dit être restée bloquée « au moins trois heures et demi ». Encore en état de choc, cette femme affirme avoir entendu « tous les échanges de coups de feu ». « Ce qui nous a fait le plus peur c’est que le dernier terroriste s’est fait abattre juste à côté de nous », ajoute-t-elle. Et de poursuivre : « C’est tellement surréaliste un truc comme ça, on va à un concert pour se marrer, (voir) un groupe qui n’est absolument pas politisé ».

« Ils ont arrosé, arrosé de balles, toute la fosse » : en tentant de « sauver sa peau » du « charnier » du Bataclan, Marielle Timme s’est terrée silencieusement près de trois heures avec sept autres personnes dans la salle de bains d’une loge, avant d’être secourue par le Raid. Installée au balcon, « j’ai tourné la tête, et j’ai vu les types armés, avec des armes automatiques. On reste incrédules cinq secondes, en se disant ‘mais qu’est ce qui se passe, c’est pas possible’ et là un gars nous a dit ‘tous à terre!' ». « Ce qui nous a fait le plus peur, c’est que le dernier terroriste s’est fait abattre juste à côté de nous, donc on a entendu tous les échanges de coups de feu. Des bombes aussi. Du coup on n’osait pas ouvrir au Raid, parce qu’on ne savait pas si c’était le Raid ou des terroristes. »