La cristallerie Maës de #Clichy fait rêver les collectionneurs

La cristallerie Maës fait rêver les collectionneurs
31 mars 2007
par Christine Henry
LA CRISTALLERIE de Clichy, ou cristallerie Maës, l’une des plus prestigieuses manufactures françaises avec Baccarat et Saint-Louis, est sous les feux de l’actualité artistique de ce printemps. Lundi prochain, une
trentaine de presse-papiers en cristal du XIXe ainsi que deux boules de rampe d’escalier,
dont une exceptionnelle contenant plus d’une centaine de bonbons, seront mises aux enchères
à l’hôtel des ventes Drouot à Paris, faisant ainsi revivre le temps d’une journée tout un pan
de l’histoire industrielle du nord des Hauts-de-Seine.

Ces fameuses boules à décors de millefiori ou de fleurs, produites durant les cinquante dernières années du XIXe
siècle dans l’usine qui a fermé ses portes en 1895, située du côté de l’actuelle rue du Landy et de
la place Louis-Joseph-Maës, à Clichy, sont aujourd’hui convoitées par les collectionneurs américains, anglais et allemands.
Des objets très convoités « Quatre-vingts pour cent des presse-papiers se trouvent dans des collections étrangères, regrette l’expert Roland Duffrenne.
Les pièces fabriquées par la cristallerie de Clichy sont plus recherchées que les baccarats et les saint-louis car les tons employés pour les décors sont plus attrayants. »
Un presse-papier s’arrache entre 300 € pour une « fin de journée » (la dernière boule réalisée avec les matériaux récupérés le soir) et 30 000 € pour les exemplaires les plus rares.
« Il faut compter 1 500 € en moyenne. Mais une pièce exceptionnelle a été adjugée à 2 millions de francs dans les années 1990 », rappelle l’expert. Malgré ces records, la ville de Clichy s’efforce d’acheter de nouvelles pièces pour enrichir son musée.
Le cristal de Clichy réserve sans doute encore des surprises et peut-être aussi de nouvelles envolées des prix. Les
spécialistes viennent en effet de découvrir toute une production jusqu’alors inconnue, grâce aux importantes recherches réalisées par les héritiers du fondateur, Louis-Joseph Maës, retranscrites dans un magnifique ouvrage.
Pendant huit longues années, les auteurs ont exhumé des bibliothèques, des réserves des musées et des greniers familiaux des objets oubliés : coupes à fruits, vases, flacons filigranés, crémiers alliant l’opaque et le transparent et aux formes étonnamment modernes. Une production que l’on redécouvre aujourd’hui grâce aux nombreuses illustrations inédites de ce livre consacré à la cristallerie de Clichy.
Roland Duffrenne, qui a participé aux recherches des arrière-arrière-petits-fils du fondateur, donnera une conférence sur la cristallerie de Clichy au musée des Arts décoratifs, à Paris, le mardi 29 mai. Une cristallerie à ne pas confondre avec la verrerie Apper, installée à la même époque dans l’actuelle rue Pierre-Bérégovoy
et communément appelée Clichy par les amateurs.
Lundi, à 14 h 15, vente de presse-papiers en cristal des XIXe et XXe siècles, des opalines et des cristaux, par
maître Boisgirard, salle 11, à l’hôtel des ventes Drouot, 9, rue Drouot.