Troubles psychiques : lorsque l’art devient remède… par Emmanuelle Dal’Secco

Logo-handicap.fr Emmanuelle Dal’Secco, le 

Un Français sur cinq sera concerné par un trouble psychique au cours de sa vie. Dépression, bipolarité, schizophrénie mais aussi phobies, TOC… Face à ce problème de santé majeur, les préjugés et fantasmes ont encore la vie dure tandis que les solutions restent trop souvent confidentielles. C’est pourquoi le fonds de dotation Entreprendre pour Aider (Epa) a décidé d’agir. Depuis 2011, il a choisi la voie de la création artistique pour proposer aux personnes, enfants, adolescents ou adultes, fragilisés par des troubles physiques et mentaux, une forme d’expression. Mettre l’art au service de la santé mentale, tel est son credo.

Théâtre, musique, peinture : liberté de s’exprimer

Partant du postulat que l’acte de création peut transformer son auteur et la découverte d’une œuvre atténuer la solitude de ceux qui la regardent, Epa soutient de nombreuses associations et partenaires qui s’impliquent dans le domaine de l’art-thérapie, proposant un accompagnement dans la durée à la fois financier, opérationnel et stratégique. Peinture, musique, danse deviennent des vecteurs pour ceux que l’on considère « à la marge », cette marge qui nourrit souvent la créativité. Ces artistes affichent incontestablement un langage esthétique libéré de toute convention. A terme, le processus créatif contribue à améliorer la qualité de vie, l’autonomie et l’insertion sociale des patients.

17 projets soutenus en 4 ans

En bientôt quatre ans, depuis sa création en novembre 2011, Entreprendre pour Aider a soutenu treize partenaires, est intervenu dans dix-sept projets et a distribué plus de 300 000 euros dans ses quatre domaines d’intervention : la recherche, le soin et l’accompagnement des patients, et leur insertion sociale et professionnelle mais également le soutien aux familles en leur proposant des services (loisirs, vacances, ateliers artistiques…) adaptés. Le CHU de Nantes explore les bienfaits de la musicothérapie, le Club house France encourage la réinsertion sociale et professionnelle des personnes avec des troubles psychiques à l’occasion d’ateliers ludiques ou artistiques, le centre Pompidou propose des visites adaptées tandis le Théâtre du Cristal explore tous les bienfaits de la création théâtrale…

Un institut d’art thérapie et un prix

Pour mener à bien sa mission, Epa s’appuie sur l’expertise de l’INECAT, fondé et dirigé depuis 1986 par le docteur Jean-Pierre Klein. Au sein de cet « Institut national d’expression, de création, d’art et thérapie », on forme les futurs professionnels en médiation artistique et en art-thérapie. Ses étudiants sont des artistes, des soignants ou des enseignants qui doivent attester d’une formation artistique personnelle. Pour la première fois en 2015, Epa souhaite récompenser ceux qui s’engagent dans cette voie avec la création du prix « Entreprendre pour aider-INECAT ». Décerné au « Meilleur mémoire de recherche 2015 en art thérapie », il sera remis en septembre 2015 à Paris.

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France TV info – Parmi Dix métiers méconnus qui ont de l’avenir – l’Art -Thérapie

Logo-France-TV-InfoSuite de notre série en trois volets sur les grandes tendances du monde du travail. Aujourd’hui, zoom sur de nouvelles activités, parfois un brin futuristes.

L’art-thérapeute utilise la peinture, la sculpture ou encore la musique pour aider les patients, comme ici à La Souvenance, une maison d’accueil pour les malades d’Alzheimer, au Mans (Sarthe), le 4 novembre 2010. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
1859001En quoi consiste l’art-thérapie ? « En un accompagnement dans un processus de création, qui permet d’aller vers un mieux-être », expose Patrick Laurin, artiste-peintre et formateur en art-thérapie à l’Inecat, l’Institut national d’expression, de création, d’art et transformation.

« J’accompagne essentiellement des personnes atteintes d’Alzheimer, poursuit-il. L’idée est de s’adresser à la personne, non aux symptômes. Car ce qui soigne, ce n’est pas l’art, c’est l’accompagnement dans le processus de création, parfois en l’absence de toute parole. On peut exercer en institution, en libéral, chez soi. »

Un témoignage sur les pouvoirs de l’art-thérapie ? « Cette personne atteinte d’Alzheimer, raconte Patrick Laurin, qui, en franchissant le seuil de l’atelier, était incapable de témoigner de sa présence. Sa fille me salue et me dit : ‘ah, c’est vous le peintre !’ Et la mère répond : ‘non, c’est moi le peintre !’ Elle s’est revendiquée comme auteure : quelque chose d’elle comme sujet a pu émerger. »