Les bienfaits de l’art sur la santé


Les bienfaits de l’art sur la santé
Édition du 5 novembre 2017,
section DÉBATS, écran 8
Frank Béraud, Nathalie Bondil, Frédéric Bove et Rémi Quirion respectivement Président directeur général de Montréal Invivo, directrice du musée des Beaux-arts de Montréal, Directeur général des entretiens Jacques Cartier et scientifique en chef du Québec au fonds de recherche du Québec
« L’art est bon pour le cerveau » dit le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux, et nous complétons : « L’art fait du bien. » Quand on pense aux effets de l’art sur la santé, on réfère souvent uniquement à l’art-thérapie – une approche psychologique et sociale aidant un patient à s’exprimer par les arts.
Pourtant, au-delà de cette pratique, les arts et les lieux culturels peuvent avoir une utilité médicale et un impact concret sur la santé, le processus de guérison et le mieux-être.

Documentée régulièrement par la recherche internationale, la liste des bienfaits de ces actions transdisciplinaires ne cesse de grandir : soulagement de symptômes liés aux traitements contre le cancer  ; effets sur l’anxiété  ; diminution de sédatifs pour les enfants devant passer un examen d’imagerie médicale  ; amélioration de la mobilité par la danse chez certains patients…
Plusieurs études québécoises et internationales appuient d’ailleurs ces constats.
• Pour les femmes vivant avec certains troubles alimentaires, une étude menée par l’Institut Douglas, l’Université Concordia et le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) démontre l’effet bénéfique d’activités au musée.
• Pour les jeunes ayant des problématiques de santé mentale, la pratique artistique est un moyen efficace pour une réintégration progressive, comme le démontre l’équipe du CHU Sainte-Justine de Montréal avec son programme Espace Transition, également partenaire du MBAM.

Et ce n’est qu’un aperçu des nombreux impacts des arts dans le milieu de la santé.

Au Canada comme à l’international, les milieux médicaux et sociaux prennent de plus en plus conscience de l’influence des arts sur leurs clientèles en intégrant graduellement un ensemble d’activités. Néanmoins, il reste énormément à faire.
Ces questions de santé et de mieux-être nécessitent une approche audacieuse et multiple. À cause de leur complexité, un grand nombre de pathologies exigent des interventions dans un contexte élargi, soit l’environnement social, politique, culturel, économique et physique. Les arts sont une composante de cet écosystème de guérison. Croiser les sciences et la santé avec le domaine des arts et favoriser un dialogue interdisciplinaire sont donc des objectifs à atteindre.

Plusieurs initiatives récentes font de Montréal une place d’échanges dynamique et novatrice.
Citons par exemple les recherches menées par le BRAMS. Ce laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son, affilié aux deux universités de Montréal et McGill, et qui compte aujourd’hui plus de 35 membres de renommée internationale et une centaine d’étudiants et de chercheurs postdoctoraux, a pour objectif de comprendre comment le cerveau humain entend, réagit, joue la musique, mais aussi comment la maladie altère ces fonctions.

Quant au Musée des beaux-arts de Montréal, il se singularise dans le monde muséal par ses nombreux partenariats co-créatifs avec les domaines universitaire, hospitalier et de la recherche pour imaginer de nouvelles pratiques de guérison ou de mieux-être (troubles alimentaires, gériatriques, maladies mentales, alzheimer, autisme ou convalescence, pour n’en nommer que quelques-uns). Premier musée avec un art-thérapeute à demeure, il collabore également avec des médecins in situ sur la base de projets pilotes, dans le cadre de son nouveau Centre Art et Santé et de son comité présidé par Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec.

Les arts sont rarement associés aux sciences de la vie. Or, ces deux domaines ont beaucoup en commun. Il s’agit de deux secteurs qui ont un impact économique pour Montréal et le Québec, qui rayonnent hors de nos frontières et qui ont des retombées appréciables.

Quatre acteurs majeurs se sont associés afin de valoriser le lien transdisciplinaire de la santé et des arts : Rémi Quirion et les Fonds de recherche du Québec, les Entretiens Jacques Cartier qui célèbrent cette année leur 30e édition, la grappe industrielle Montréal InVivo qui fête son 10e anniversaire ainsi que le Musée des beaux-arts de Montréal avec son nouveau Centre Art et Santé. À cette occasion, la chercheuse Peggy Gérardin de l’INSERM de Lyon a présenté en octobre dernier une conférence inédite sur son travail liant neurosciences et arts visuels, notamment la façon dont le cerveau coordonne et interprète les informations visuelles en peinture. Cette présentation a été suivie d’un entretien croisé avec la directrice générale et conservatrice en chef du MBAM, Nathalie Bondil.


* Frank Béraud, président directeur-général, Montréal InVivo
Nathalie Bondil, directrice, Musée des beaux-arts de Montréal
Frédéric Bove, directeur général, Entretiens Jacques Cartier
Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec, Fonds de recherche du Québec

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Les bienfaits de l’art-thérapie par Mayte Parada


mars 9, 2017
par Mayte Parada, docteure en psychologie, du Centre de Thérapie de Montréal
L’art-thérapie est différente de la thérapie verbale traditionnelle. Plusieurs personnes s’orientent vers l’art-thérapie pour diverses raisons : elles s’expriment difficilement avec des mots, elles s’intéressent à une démarche expérimentale axée sur les sens, ou encore, elles utilisent déjà l’art à des fins thérapeutiques. Cette approche est souvent utilisée auprès des enfants.

Qu’est-ce que l’art-thérapie ?

…:…
L’art-thérapeute sert d’accompagnateur dans l’utilisation de différents éléments visuels, tels que les images, les couleurs et les formes, pour favoriser l’expression des pensées et des sentiments difficiles à mettre en paroles. Vous ne devez pas être un artiste pour tirer profit de l’art-thérapie. Aucun talent n’est requis. Vous avez seulement besoin de votre motivation à travailler vos difficultés avec l’aide d’un professionnel qui vous guidera dans le processus. Les matériaux les plus courants en art-thérapie sont les pastels à l’huile, les crayons feutres, l’aquarelle, la tempera, la peinture à l’acrylique, la pâte à modeler, l’argile, le papier de soie et les images de magazines. L’art-thérapie peut être soit directive (des matériaux et des thèmes sont proposés pour chaque séance) ou non directive (vous avez la liberté d’explorer vos propres idées). Cela dépendra de vos besoins et de l’approche de votre art-thérapeute.

Quels sont les bienfaits de l’art-thérapie ?

Les effets positifs de l’art sur la croissance personnelle, l’expression de soi, la transformation de soi et le bien-être ont récemment été redécouverts (1). De nombreuses personnes affirment que l’art-thérapie les apaise et réduit leur niveau de stress. D’autres sentent que la création d’images les aide à résoudre des problèmes, à relâcher des tensions émotionnelles et à se rétablir à la suite d’un traumatisme ou d’une perte. Elle peut également soulager la douleur ou d’autres problèmes physiques. Cette forme de thérapie permet d’approfondir la compréhension de soi et de son fonctionnement en tant qu’individu ou membre d’un groupe.

L’efficacité de l’art-thérapie est reconnue en ce qui a trait à l’évolution de la conscience, l’épreuve de réalité, la résolution de problème, le dévoilement de l’inconscient, la catharsis, la résolution de conflit, l’intégration et l’individuation (2). En plus de ces bienfaits psychologiques, le processus de création artistique a des effets physiologiques, dont la normalisation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et de la sécrétion de cortisol (3, 4). Dans une récente étude, des chercheurs ont prouvé que le processus de création en arts visuels a comme effet d’améliorer les liaisons fonctionnelles dans le cerveau, ce que l’observation ou la critique d’œuvres ne permettent pas de faire. Cette amélioration des liaisons se traduit par de meilleurs résultats aux tests de résistance au stress (5).

Durant chaque séance, le thérapeute suggère des techniques, des sujets, des matériaux, et donne des choix pour répondre aux besoins en évolution du client et à ses objectifs thérapeutiques. Vous pouvez soit décider du message transmis dans votre création ou vous laisser emporter par un thème de votre choix. Votre thérapeute peut vous guider à l’aide de thèmes ciblés, ou généraux comme les émotions, les souhaits, les rêves, les fantasmes, les projets, l’image de soi, la famille, les milieux et les situations.

En quoi l’art-thérapie est-elle bénéfique ?

• La pensée visuelle. La plupart d’entre nous gardent des souvenirs visuels de notre vie. C’est également vrai lors d’évènements traumatisants. L’art-thérapie nous permet de produire ces images.
• L’expression au-delà des mots. Les mots ne suffisent pas pour exprimer certains sentiments et certaines expériences. L’art-thérapie offre une autre forme d’expression.
• La libération d’émotions (catharsis). Le processus de création permet de relâcher certaines tensions émotionnelles et de nous en libérer en les illustrant pour mieux savoir en parler.
• Des créations tangibles. L’art-thérapie est une activité pratique qui comprend des outils tangibles et nourrit notre intérêt naturel, en tant qu’être humain, de fabriquer des objets.
• L’accessibilité de l’approche. Aucun talent artistique n’est requis. Le dessin, la peinture et d’autres formes d’arts visuels sont accessibles pour presque tous, peu importe l’âge et les habiletés. Tout le monde détient la capacité de créer par l’art, alors toutes les expressions sont bonnes.
• Un outil de compréhension. La création artistique nous permet de nous exprimer et de comprendre nos croyances et nos pensées. Ainsi, nous pouvons dévoiler les explications derrière notre souffrance, dépression ou anxiété.

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