Manoelle Lepoutre : « Nombre de nos salariés ont vécu une histoire liée à la migration »

Manoelle Lepoutre : « Nombre de nos salariés ont vécu une histoire liée à la migration »
6 décembre 2016

« Notre objectif est de participer à l’intégration des réfugiés dans un système économique »

Manoelle Lepoutre

La directrice « engagement et société civile » de Total, partenaire du forum Libération, revient sur les initiatives du groupe pétrolier en faveur des réfugiés.

« Nombre de nos salariés ont vécu une histoire liée à la migration »

Manoelle Lepoutre

Jeudi 8 décembre 2016, Libération organise « Migrants, la solidarité au travail », une soirée de débat sur le défi de l’intégration, à laquelle participera Manoelle Lepoutre, la directrice engagement et société civile du groupe Total. Inscrivez-vous ici pour y assister.

Quelle est l’action d’un groupe comme Total auprès des réfugiés ?

Nous sommes convaincus qu’une entreprise a son rôle à jouer sur des sujets de société aussi importants que celui de l’accueil des réfugiés. Sur le long chemin de l’intégration, les sociétés peuvent intervenir en améliorant « l’employabilité » de ces populations. Total est une multinationale implantée dans plus de 130 pays, près de 150 nationalités différentes travaillent ensemble. C’est donc assez naturellement que le Groupe s’est mobilisé pour contribuer à apporter une réponse durable à l’intégration des réfugiés. Pour ce faire, nous travaillons avec des associations, des entreprises sociales et solidaires qualifiées pour répondre à ces enjeux et nous les accompagnons en leur apportant des financements mais également des compétences. L’un des principaux critères de sélection des projets est l’ampleur de l’impact qu’ils pourront avoir.

Quels sont ces projets que vous accompagnez ?

Notre objectif est de participer à l’intégration des réfugiés dans un système économique. Cela passe donc par de la formation. Dans ce cadre, nous soutenons le programme « Refugeeks » avec l’école Simplon.co et l’association Singa : il s’agit d’une formation au code informatique, une compétence très recherchée sur le marché du travail. Toujours dans ce domaine, nous accompagnons un programme d’apprentissage du français, indispensable pour permettre l’intégration sociale et professionnelle. Au-delà de la formation, nous travaillons aussi sur l’emploi. Avec l’association Aurore, nous soutenons le programme « Un toit, un emploi », pour aider des familles à s’installer dans de grandes villes de France. Ainsi, une dizaine de familles s’est établie à Aurillac. Un projet similaire est prévu à Nantes et accueillera près des 40 familles. Enfin, nous avons également développé un dispositif d’accompagnement (mentoring) de réfugiés par les salariés du Groupe, avec l’association Kodiko. Chaque réfugié est « coaché » par un collaborateur qui lui transmet les codes de la culture française, les usages de la vie professionnelle, etc. Nous avons d’autres idées en tête, notamment un projet pour aider des femmes qui auraient besoin d’être accompagnées par des professionnels de la santé.

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Quand la culture tend la main aux réfugiés


Élodie Maurot, le 30/10/2016
Les associations d’aide aux réfugiés sont les premières à souligner l’importance de la culture pour ceux qu’elles accueillent. De leur côté, artistes et institutions culturelles cherchent à prendre leur part dans l’accueil, mais une impulsion politique manque.
Quand on pense aux réfugiés, on pense à l’urgence humanitaire et à l’accès aux droits, mais rarement à l’art et à la culture. Ce sera pour plus tard, pense-t-on souvent… Pourtant, les associations d’aide aux réfugiés ne considèrent pas l’art et la culture comme des domaines accessoires.
Elles les utilisent pour favoriser la rencontre et l’accueil des réfugiés. « Bien sûr, nous n’allions pas nous mettre à jouer de la musique pour les réfugiés au milieu des rats du bidonville de Calais, reconnaît Yann Manzi de l’association Utopia 56, qui se souvient du choc ressenti quand il a mis les pieds pour la première fois dans la « jungle ». Venus du Festival des vieilles charrues où il s’occupait de logistique, habitué à gérer foules et acteurs associatifs, Yann Manzi et ses acolytes ont d’abord organisé la récolte des poubelles, « mais nous avons promu les projets artistiques, à chaque fois que c’était possible », témoigne-t-il, évoquant des « bœufs » mémorables entre musiciens syriens réfugiés et… groupes de musique bretonne ! Ce citoyen militant en est convaincu,

« les moments culturels sont ceux où nous pouvions le mieux entrer en contact avec les réfugiés. La musique, le chant, la danse franchissent les barrières et créent tout de suite un lien ».

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