Peintre et dessinateur syrien Najah Albukai, réfugié politique exilé en France


Notes de transcription de l’interview
Najah Albukai : Avec le départ du régime syrien, certainement on va exposer.
Elisabeth Quin : Est-ce que votre dessin qui est très funèbre, qui est noir, a retrouvé un peu de couleur depuis que vous êtes en France, depuis deux ans ou toujours pas ?
Najah Albukai : En fait, dans cet esprit des prisons, je n’arrive pas à dépasser le bleu, maximum quand c’est clair, ou le brou de noix.
…/…
Quand j’ai été transféré grâce à ma femme et ma famille qui ont payé une somme d’argent, transféré dans les droits communs, j’ai eu le droit d’avoir un bout de papier, un crayon un stylo, donc j’ai commencé à reprendre la main. Mais dessiner le sujet d’une prison c’est impossible. J’ai commencé à faire des petits dessins, des petits croquis pour des prisonniers alors que c’était interdit parce que peut-être que s’ils veulent sortir leur photo…
Quelques dessins qui représentaient des corps des hommes, j’ai essayé de les exfiltrer de prison.
Claude Askolovitch : Donc la liberté c’est maintenant avec les cauchemars ?
Najah Albukai : Oui, malheureusement !
…/…
Elisabeth Quin : Comment avez-vous gardez votre humanité ?
Najah Albukai : Rentrer dans une prison et penser à des tableaux, peut-être c’est du luxe ce que je dis…
Claude Askolovitch : Vous pensiez à des tableaux ?
Najah Albukai : Je pensais aux tableaux de Géricault, le radeau de la méduse par exemple, cette affreuse scène où les gens se tuent pour rester en vie. C’est cette idée en fait dans les chambres de trois mètres sur cinq où il y a 70 personnes. Donc, je ne dis pas que c’est de l’art-thérapie mais un petit peu.


Peintre et dessinateur syrien Najah Albukai, est réfugié politique exilé en France.

LASAR Segall – Peintre expressionniste

Bateau des émigrants
« Navire d’émigrants. 1939-1941 ». Un thème cher à l’artiste, qui a quitté la Lituanie pour le Brésil en 1923.


(1889-1957)
Peintre brésilien d’origine russe, Lasar Segall est, avec Portinari et Di Cavalcanti, un des artistes brésiliens les plus importants de sa génération, tant son œuvre formée à la révolte de l’expressionnisme allemand s’est accordée à la démesure et au pathétique de l’univers brésilien. Juif d’origine russe, Segall se mêle dès 1906 et jusqu’en 1923 (date à laquelle il prend la nationalité brésilienne) à la vie artistique de Berlin et de Dresde, participant à toutes les manifestations importantes du mouvement expressionniste. D’un trait anguleux qui domine tout autre élément plastique et prévaut sur la composition, dans une gamme de couleurs extrêmement sourdes et sobres, Segall met en images un univers famélique et pitoyable, celui des Camps de concentration, du Bateau des émigrants et des Femmes errantes (1939-1941). Homme passionné et meurtri, le peintre, dans ces vastes compositions, se fait, d’une voix éloquente, le porteur d’un message de nostalgie et d’errance, où se lisent les obsessions de sa jeunesse, le tragique de son siècle et l’accablement de la condition et de la misère populaires.

Un musée Lasar-Segall, où est conservée la plus grande partie de l’œuvre de l’artiste, a été ouvert à São Paulo.
Maïten BOUISSET, « SEGALL LASAR – (1889-1957) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 août 2017. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/lasar-segall/



<6>Marin et émigrants sur le pont (Marinheiro e emigrantes no convés)

SEGALL Lasar, Vilna, 1891 – Sao-Paulo, 1957
1928
Inv.2003.35.048
Estampe
Gravure
Dimensions :
Feuille : H. 34,5 – L. 25,5 / Gravure : H. 17,3 – L. 13,6 cm
Gravure à la pointe sèche sur zinc sur papier.
mahJ,
don de Mme Lucy Citti Ferreira épouse Alexandrovitch
Pour toute demande de reproduction veuillez contacter la photothèque.
Description
Prou d’un bateau occupé par des groupes d’émigrants allongés ou debouts et un marin assis au premier plan.
Publication :A gravura de Lasar Segall – Museu Lasar Segall, Sao Paolo :Fondaçao nacional pro-Memoria, 1988, cat. ref. 140
Inscriptions
2/30, au crayon bg