Formez mieux les personnes recueillant le récit des exilés souffrant de psychotraumatisme



Le centre PRIMO LEVI a lancé cette pétition adressée à Agnès Buzyn (Ministre des Solidarités et de la Santé)
Les personnes qui ont fui la guerre, la torture et la répression portent le poids d’une histoire douloureuse à restituer et difficile à entendre. Faute d’accompagnement, ces hommes et ces femmes livrés à la précarité et à des procédures administratives complexes ont souvent toutes les peines du monde à partager leur « récit ». Leur état de santé, leur capacité à faire entendre leur besoin de protection à l’Ofpra et à la CNDA, et avec cela leur avenir tout entier ainsi que celui de leurs enfants, en dépendent.

Nous vous demandons donc de mieux former les personnes recueillant le récit des exilés souffrant de psychotraumatisme.

Une formation professionnelle systématique et nationale, aux problématiques du psychotraumatisme (atteintes psychiques et de la mémoire, manifestations somatiques diverses, lien à l’autre…) est nécessaire. Ces formations doivent être dispensées de manière autonome par des organisations professionnelles et soignantes, être inscrites dans la durée et impliquer les différents niveaux de responsabilité (structures associatives, acteurs administratifs et sociaux, soignants…).
La qualité de l’interprétariat est indissociable de la capacité à entendre le psychotraumatisme. Il est donc urgent de prévoir des moyens adéquats.
Pour élaborer cette proposition, nous, citoyens et professionnels engagés dans l’accueil des demandeurs d’asile, nous sommes réunis le 15 novembre 2019 à l’initiative du Centre Primo Levi autour de trois experts : Pascal Brice, ancien directeur de l’Ofpra, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, psychologue clinicienne et professeure d’anthropologie et Céline Schmitt, porte-parole du Haut-Commissariat aux Réfugiés en France.

Pour signer la pétition, cliquez sur le nuage de mots

Des enfants syriens tentent de se libérer de leurs traumatismes grâce au dessin

Dessin d'enfant
10|12 – Des gens sans bras ou sans jambes. Des gens avec la tête coupée. Des gens qui fuient pour sauver leur vie… C’est ainsi que Rema (9) représente ses souvenirs.
Photo: SOS-Kinderdor
(pac/daw/jk)
06 novembre 2019
Victimes de la guerre, des enfants syriens tentent de se libérer de leurs traumatismes grâce au dessin. Cela fait froid dans le dos. Puis chaud au coeur.
La Syrie est en guerre depuis 2011. Et au vu de la situation actuelle, la paix n’est pas prêt de régner. Nul besoin d’être psychologue pour se rendre compte des conséquences désastreuses que peuvent engendrer les conflits armés sur le psyché d’un individu. Encore plus sur les plus jeunes. Car, comme dans toute guerre, les enfants sont les premières victimes. Ils sont contraints de traverser, endurer et regarder des choses auxquelles aucun être humain ne devrait être confronté dans le cadre du développement d’un individu.

L’art-thérapie

Pour tenter de diminuer ces traumatismes, l’association SOS Villages d’Enfants oeuvrant dans la capitale syrienne, mise sur l’art-thérapie. Cette dernière se base sur le dessin comme moyen d’expression. Permettre aux enfants de libérer leur imaginaire par le biais du stylo dans l’optique de faire face à l’horreur de la guerre et leur permettre d’exprimer autre chose que les horreurs qu’ils ont vécues.
Azzam, par exemple, a perdu son frère et sa mère à cause de la guerre. Le garçon de 10 ans tente d’oublier grâce au dessin. Au début, ses esquisses représentaient encore et encore son frère décédé, des maisons bombardées, des voitures brûlées. Les oeuvres de Nada (11 ans), Rema (9 ans) et Baraa (8) ne sont pas moins bouleversantes.

« Ce sont des images très fortes, touchantes, illustrant le désespoir, les violences et les peurs que vivent au quotidien ces petits, raconte Irena Degunda, art-thérapeute. Il faut qu’ils parviennent à exprimer leurs traumatisantes expériences de vie »

pour en souffrir le moins possible.

Des lueurs d’espoir

Cette thérapie est en train de porter ses fruits. Petit à petit, les enfants dessinent à nouveau des images teintées d’espoir. Azzam rêve de devenir ingénieur. Il se dessine à présent avec des ouvriers du bâtiment, en train de reconstruire les maisons détruites à Alep.
De telles esquisses montrent l’utilité de cette thérapie. « Cela montre à quel point notre travail peut être bénéfique. Les enfants, dont certains ne connaissent que la guerre et la destruction, peuvent se confier à leurs éducateurs et parler du passé. », témoigne Derya Kilic responsable de SOS Villages d’Enfants en Suisse.
« Le but de notre travail est d’offrir aux enfants un avenir dans lequel ils pourront s’épanouir. Je suis infiniment reconnaissant à tous ceux qui soutiennent ce processus thérapeutique », conclut Dery Kilic.

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