Citoyens & policiers, un collectif pour dépasser la méfiance mutuelle

[DOSSIER] CITOYENS & POLICIERS, UN COLLECTIF POUR DÉPASSER LA MÉFIANCE MUTUELLE
22 février 2018
Par Nicolas Mathé
Émanation du mouvement Nuit Debout, né à la suite des manifestations contre la loi Travail en 2016, le collectif Citoyens & Policiers œuvre pour restaurer la confiance entre la population et ce service public qu’est la police.
A priori, rien ne prédestinait les initiateurs du collectif Citoyens & Policiers à s’intéresser à ce sujet. C’est en 2016, à l’occasion des manifestations contre la loi Travail, que l’idée a émergé. « Des deux côtés, il y avait une violence inédite. Cela m’a interrogé au point de vue humain mais aussi politique. Le combat contre la loi était perdu d’avance, on parlait plus des cassages de vitrines que du fond », se souvient Sandra Pizzo. L’Ariégeoise fait alors des allers-retours à Paris pour participer au mouvement Nuit Debout. Suite à une assemblée sur le thème des rapports police-population, elle est mandatée pour rencontrer Alexandre Langlois, secrétaire général de la CGT-Police. Avec ce dernier et d’autres intéressés par le sujet, ils donnent naissance à Citoyens & Policiers. Aussi bien du côté des militants les plus radicaux que des forces de l’ordre, le collectif découvre alors que beaucoup sont prêts à aller plus loin que ce « soi-disant horizon indépassable de méfiance mutuelle ».

« Personne ne connaît le fonctionnement de la police, il y a une vraie demande à ce niveau. On a tendance à oublier que c’est un service public. Quand on parle avec les policiers de leurs conditions de travail et de la politique du chiffre à laquelle ils sont soumis, cela fait tout de suite retomber les tensions. »

Dans la continuité de Nuit Debout, le collectif essaye d’amplifier son action via les réseaux sociaux.

Un match de foot a aussi été organisé en 2017 à Paris entre policiers et citoyens.
« Nous réitérerons l’opération, mais notre objectif à long terme est de constituer une veille citoyenne et policière qui devienne une institution publique, car il n’existe aucun lieu pour réfléchir sur la police en dehors de l’institution elle-même », explique Sandra Pizzo.

D’ici là, des ateliers seront programmés en 2018, dont un à Toulouse au printemps, pour prouver que citoyens et policiers peuvent discuter et coproduire des solutions concrètes.

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