Ma vision et ma position de thérapeute experte du burn out

Ajoutée le 4 nov. 2016
Interview réalisé par un étudiant pour mon mémoire de fin d’études consacré au burn out. Dans cet entretien j’expose mon point de vue sur le burn out et les solutions

Delphine Fifer, thérapeute énergéticienne, a ouvert son cabinet à la campagne, à Tourmignies. Spécialisée dans le burn-out, elle en a elle-même été victime. Et accompagne aujourd’hui les salariés qui y sont confrontés ou qui subissent un autre épuisement, par l’ennui, le burn-out. Portrait.

Plus de « tornade »

En 2003, la jeune femme s’écroule en réunion de comité de direction. Crise de spasmophilie. Elle est hospitalisée et mettra un an à sortir de son lit. « On était obligé de m’aider pour me lever. »
Delphine perd son surnom de « tornade » et apprend qu’elle est remplacée avant même d’avoir envoyé son arrêt médical : « À vingt-six ans, mon rêve de réussite a été anéanti. J’ai mis dix ans à me remettre. » Dix ans à trouver une nouvelle voie. Et à se battre aussi contre la maladie, le cancer.
« On m’a découvert une tumeur desmoïde. J’étais suivie au centre Oscar-Lambret de Lille. On m’a alors expliqué que si on retirait la tumeur, elle serait revenue plus fort, du coup on n’a rien fait, comme elle ne grossissait pas. »

La tumeur a disparu

Pour mieux vivre avec la maladie, la Douaisienne se tourne vers des thérapies alternatives, le reiki, pratique la méditation quotidiennement… Et, contre l’avis de tous, donne naissance à son deuxième enfant en 2012, et découvre, à la surprise générale, que sa tumeur a disparu : « Les médecins ne l’expliquent pas. »
Les épreuves, sa guérison, l’amènent naturellement à devenir thérapeute. « J’ai suivi quatre ans de formation au centre Césame pour devenir thérapeute énergéticienne. » Elle se spécialise dans le burn-out, mais aussi le bore-out, « l’épuisement par le vide ». Et accompagne celles et ceux qui subissent un deuil, un divorce. « Je les aide à retrouver l’énergie et surtout la confiance. »


Delphine Fifer, 49, rue du Lieutenant Aline-Rouge, à Tourmignies.
06 65 41 68 57
delphinefifer@gmail.com
www.delphine-fifer.fr

« Nos missions de simples flics ne sont plus remplies »

28.10.2016
#PoliciersenColère |De manifestants, ils sont devenus frondeurs. Depuis le 17 octobre, des centaines de policiers ont brisé leur devoir de réserve pour défiler partout en France. Ils se disent asyndicaux et apolitiques. Des cortèges dans lesquels s’exprime une parole rare : celle des policiers de terrain.
Le feu couvait depuis plusieurs années… des années de mal-être et de fatigue. L’étincelle a été l’agression de Viry-Châtillon, lorsque deux policiers se sont retrouvés aux urgences après une agression au cocktail molotov. Le choc émotionnel a fait s’envoler la peur de la sanction, décidé plusieurs dizaines de policiers à laisser leur devoir de réserve de côté pour descendre dans la rue pousser un cri d’indignation et de colère.

« On est en 2016, ça peut péter à tout moment. »

Romain*, la trentaine, gardien de la paix dans l’Ouest parisien.

Manifestant à visage découvert, Romain est gardien de la paix depuis huit ans. Pour celui qui a fait ses classes en province, « la situation ne fait que se dégrader. On a des armes de seconde main, des voitures qui roulent à peine. » Le regard direct, il décrit un quotidien stressant, plus qu’il ne devrait l’être.

« On a signé, on prend des risques, on le sait. Mais le risque, il doit être calculé. Il faut qu’on puisse, nous aussi, travailler en sécurité. Quand les risques ne sont pas calculés, comme pour les collègues de Viry-Châtillon (…), effectivement on peut dire qu’on n’est pas assez préparés. On a aussi la légitime défense qui est difficile : on a un millième de seconde pour décider si on va en prison le soir, si on meurt ou si on reste vivant. »

« Il y a aussi des interventions qui ne se font plus, parce qu’on est pris sur des missions de garde statique, par exemple (…). Ou bien lors des cambriolages, il faut parfois attendre deux ou trois jours avant que l’on vienne faire les relevés des traces et indices. »

Syndiqué, Romain ne compte plus sur ses délégués pour porter sa parole. Il aimerait que ce mouvement puisse amener de nouvelle idées, « comme par exemple affecter tous les jeunes qui sortent de l’école de police en Île-de-France. Ils seraient opérationnels bien plus vite. »

« Nos missions de simples flics ne sont tout simplement plus remplies. »

Jules*, officier de police judiciaire dans un service spécialisé d’Île-de-France.
Dans les cortèges nocturnes, il y a aussi quelques gradés, des enquêteurs, des officiers de police judiciaire. Ceux-là ne dressent pas de PV de circulation ou de stationnement, mais vivent un quotidien tout aussi difficile. Jules, OPJ, se dresse contre la politique du chiffre « qui fait que nos missions de simples flics ne sont tout simplement plus remplies comme elles le devraient. » Le regard franc, le jeune homme venu du Sud ne cache ni sa carte d’adhérent au syndicat Unité SGP-FO, ni son aversion pour le Front National. Lui, croit que ce mouvement peut redonner du sens à la vocation qu’il a choisie.

« J’ai été séduit par ce métier parce que je me suis dit que j’avais un rôle à jouer pour faire évoluer les choses dans le bon sens. Car moi le premier, avant de rentrer dans la police j’en étais déçu. (…) Rien n’a changé, et quand on attend des heures pour déposer une plainte, ce n’est pas normal. (…) Mes chefs me disent qu’il faut aller plus vite, qu’on n’est pas là pour approfondir, mais pour traiter des plaintes. C’est de l’abattage. »

Pour Jules, comme pour Romain, cette bataille ne passe pas par les syndicats. Dans les manifestations, les mots contre Alliance, UNSA, et Unité SGP-FO sont très durs. « Ils ne nous représentent plus. Ils sont corrompus, trop proches des politiques. Ils veulent nous récupérer. » Une contradiction, alors que près de 50% des policiers ont leur carte d’adhérent dans l’un ou l’autre syndicat ? « Pas vraiment, répond Jules. On se syndique souvent en début de carrière parce qu’on sait que sinon, on n’aura peu de chance d’avoir de l’avancement. Mais ça ne change pas grand-chose à notre vie. »

La crainte de la reprise en main par les syndicats

Quant à la récupération que critiquent et redoutent ces policiers frondeurs, une histoire est venue confirmer leurs craintes. Des photos prises par les policiers frondeurs se sont retrouvées sur les tracts de deux fédérations départementales d’Alliance (91 et 95) ce lundi 24 octobre. Des tracts qui ont fait hurler sur les réseaux qu’utilisent les policiers pour s’organiser et discuter, puisqu’elles laissent à penser qu’Alliance est un acteur du mouvement. Le syndicat concerné a finalement retiré les tracts incriminés de ses pages Facebook le soir-même.

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