Viol : « On met en cause avant tout la victime. Ce qui explique à quel point les victimes sont abandonnées » (association)

Logo France InfoRédaction de France Info
mercredi 2 mars 2016

Muriel Salmona, présidente de l’association « Mémoire traumatique et victimologie », a dénoncé sur France Info mercredi « la culture du viol » et « l’absence de solidarité vis-à-vis des victimes », alors qu’un sondage Ipsos publié mercredi montre que les idées fausses sur le viol perdurent dans la société française.

La présidente de l’association dénonce le mythe de la victime aguicheuse et les stéréotypes récurrents qui circulent autour du viol : « ‘Elle l’a bien cherché’, ‘elle a provoqué’, ‘elle ne s’est pas suffisamment protégée’, (…) ‘peut-être qu’elles aiment être forcées’, ‘dire non ça veut dire oui’, c’est ça la culture du viol et c’est terrible ».

« On met en cause avant tout la victime, pas l’agresseur. Ce qui explique à quel point les victimes sont abandonnées, ne sont pas protégées, ne peuvent pas avoir accès à une justice normale et cela explique le chiffre effarant des viols. Cela génère une tolérance par rapport à beaucoup de comportements avec une absence de solidarité vis-à-vis de victimes », a expliqué Muriel Salmona.

Seulement 10% des victimes portent plainte, 2% pour les viols conjugaux : « Elles ont peur ne pas être crues, de ne pas être entendues, elles ont peur d’être blâmées, d’être culpabilisées, (…) Elles sont menacées souvent », a-t-elle expliqué. Elle a rappelé que 90% des viols sont commis par des proches « dans la famille » et « dans le couple. »

Muriel Salmona balaye aussi le mythe de l’homme aux pulsions sexuelles qu’il ne pourrait pas maîtriser : « Tout cela est bien entendu faux. (…) Il faut déconstruire toutes ces idées reçues auprès des plus jeunes particulièrement. C’est eux qui adhèrent le plus à la culture du viol », a-t-elle dénoncé.

Elle réclame « une volonté politique très très forte. Il ne faut pas laisser les victimes sans protection et sans soin. Les conséquences psychotraumatique sont très lourdes », a-t-elle insisté.

Pour lire l’article, cliquez sur le logo de France Info