Procès Dominique Cottrez – Jeudi 25 juin 2015 – 1er jour – Après-midi – Tweets de la salle d’audience

audouin ‏@cocale
Reprise du procès avec l’interrogatoire de personnalité de l’accusée.


L’audience reprend.


L’audience reprend. Les gendarmes et le couple qui ont découvert les corps vont être entendus.


Avant, Dominique est appelée à la barre pour raconter son parcours.

« Ce matin, on n’a pas eu beaucoup d’éléments sur vous, donc on va vous laisser les développer ». Petit tacle de la présidente


« J’ai eu une enfance normale, mais j’étais souvent avec mon père, ma mère avait beaucoup de travail, je me retrouvais souvent seule avec lui »

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« J’ai eu une enfance normale avec mes parents. J’étais souvent avec mon père, à travailler à la ferme ».


« A l’école,dès mon plus jeune âge, j’étais déjà à l’écart. Les autres élèves me faisaient des remarques sur mon corps », dit Dominique Cottrez


« Dès mon plus jeune âge j’étais mise à l’écart par les autres élèves et même de la part des instituteurs »

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« A l’école, j’étais déjà un peu à part, dès mon plus jeune âge, à cause de mon poids. »


« J’ai connu mon mari à l’âge de 19 ans, on avait une bonne relation, on était un beau couple, on s’aimait »

« Puis j’ai connu mon mari à l’âge de 19 ans. On s’aimait. Et il y a eu Emeline, Virginie… et les autres », poursuit-elle en pleurant

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Elle passe très vite. « Avec mon mari, on s’est rencontrés, on s’aimait ».


« Puis j’ai eu ma fille Emeline. Et Virginie… puis et les autres… », poursuit Dominique en pleurant.

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« Et puis j’ai eu mes filles, j’ai eu Virginie, et puis…  » Elle pleure. « On ne vous entend plus madame ». « …il y a eu les autres »


« On parlera des faits plus tard », lui dit la présidente. Elle invite Dominique à parler de son enfance et de la ferme familiale.


Dominique : « J’ai eu une vache, et un mouton, que mon père m’a offert à l’âge de 8 ans »


La présidente revient avec Dominique sur son poids, son rapport au corps, et au corps médical.


Puis D. est invitée à parler de son problème de poids. « J’ai essayé de manger moins gras, mais je n’ai pas réussi. J’avais faim »

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Sa sœur ainée lui parle beaucoup de ses problèmes de poids, lui dit de faire un régime, mais de manière « dure » dit Dominique


Dominique pèse 162 kilos. Un « problème » dont elle n’a jamais parlé avec un médecin. Malgré ses nombreux régimes. Presque un tabou.

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« Ma mère faisait toujours une cuisine bien grasse, fallait toujours bien manger ». Dominique

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Elle dit avoir essayé d’équilibrer ses repas, mais « j’avais faim ».

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Elle a fait une fois un régime sérieux, a perdu 30 kilos en 6 mois.

Dominique a quand même suivi un vrai régime en 2006. Elle a perdu 35 kilos. « Ça a duré six mois. » Puis elle a repris tous ses kilos

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La présidente lui demande combien elle pèse aujourd’hui, avec l’accord de son avocat, précise-t-elle. « 160 kilos », voix serrée.

– « Et aujourd’hui ? » La présidente lui demande son poids.
– « 160 kilos », répond Dominique


Dominique s’exprime cet a-m sur son parcours, ses problèmes de santé, son obésité (160kg, 1m56) et ses grossesses désirées ou non

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Elle souffre d’épilepsie.

On parle maintenant des crises d’épilepsie de Dominique , qui survenaient parfois dans la nuit. « ça réveillait mon mari », dit-elle.

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Elle fait des crises, la nuit. « ça réveille votre mari ? » « Oui ».


Dominique est épileptique. Son mari est souvent réveillé dans les nuits par ses crises, explique-t-elle.


La présidente essaye de savoir pourquoi les contractions de sa femme ne l’ont pas réveillé alors que les crises d’épilepsie le réveillent

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 »Ma question n’est pas gratuite » précise la présidente, « ensuite on se demandera pourquoi les contractions ne le réveillaient pas »

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La présidente l’interroge sur sa connaissance de la contraception. Elle dit l’avoir abordé pendant sa formation d’aide soignante.


Dominique , aide-soignante, a fait durant ses études un stage de six mois en pédiatrie.


Sa sœur Marie-France a avorté deux fois. Et Dominique a conseillé à sa fille d’avorter.

Sa sœur Marie-France a déjà avorté parce qu’elle est tombée enceinte hors-mariage. Elle en avait parlé avec Dominique

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Sa sœur Marie-France a avorté deux fois, « c’était un problème pour ma mère parce qu’elle était pas mariée »


Dominique a aussi parlé d’avortement avec sa fille Emeline, lorsque celle-ci est tombée enceinte. Emeline a gardé l’enfant.


« Dans votre environnement, c’est donc quelque chose (l’avortement) à laquelle on pense, qui n’est pas banni », note la présidente.


L’avortement était donc une notion concevable dans votre famille, note la présidente. « Oui », répond Dominique

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« Donc l’avortement était concevable dans votre famille ? » « Oui ».

En filigrane, la présidente démontre que Dominique aurait très bien pu penser à l’avortement.

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La présidente ne l’a pas précisé, mais cette question-là non plus n’était pas ‘gratuite’. Sous-entendu: vous auriez pu avorter.

s’exprime avec une petite voix. Ses fins de phrases sont peu audibles. Elle est debout et tient son mouchoir dans sa main gauche

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A l’époque de sa première grossesse, elle pesait 100 kilos. 125 à la fin.
– « Personne ne vous a rien dit ? » demande la présidente.
– « Non ».


Dominique Cottrez raconte, voix étouffée par les larmes, son 1er accouchement : « C’était très long à venir. Emeline n’arrivait pas à passer »

raconte son 1er accouchement. « La sage-femme m’a dit ‘si t’as pas maigri la prochaine fois que tu reviens ça va mal se passer' »

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Premier accouchement très long, commencé à 5H du matin jusqu’au soir.
– « Qui vous emmène ? »
– « C’est mon père ».

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Son mari n’a pas le permis.

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La sage-femme la tutoie, lui parle mal « faut maigrir, la prochaine fois que tu viens… »


« La sage femme n’avait pas des propos gentils. Elle m’a dit ‘si t’as pas maigri la prochaine fois, ça va mal se passer ‘ » poursuit .

Dominique dit qu’elle n’a pas parlé de ce traumatisme. « Vous êtes sûre ? », insiste la présidente.

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La présidente : « Sur le fond, est ce qu’elle avait tort ? »

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« Non », reconnaît Dominique . C’est le ton de cette femme qui l’a beaucoup choquée.

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Le médecin a dû poser des ventouses pour sortir le bébé.

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« J’y reviens, vous ne vous êtes pas dit qu’elle avait un peu raison ? » demande la présidente.

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– « Au-delà de la violence du message, vous ne vous êtes pas dit que vous devriez maigrir ? »
– « Non »

Sur cette phrase de la sage-femme, la présidente demande :
– « Est-ce que vous avez réfléchi au fond du message ?
– Non.
– Jamais ?
– Jamais »


« Pourquoi ne pas avoir repris la pilule ? » demande la présidente.
Dominique répond qu’elle ne voulait plus voir de médecin.

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A un moment, elle a pris la pilule. . Après, dit-elle, je n’ose plus aller chez le médecin.


On passe à la deuxième grossesse (Virginie) de . Grossesse cachée. Son mari s’en rend compte au bout de 6/7 mois.

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Deuxième grossesse : elle dit n’en avoir parlé à son mari qu’à 7 mois de grossesse.

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Enfin, elle ne le lui a pas dit clairement, mais il l’a compris, deviné.

Pour sa 2e grossesse, son mari s’est rendu compte au bout de 6 mois qu’elle n’avait pas ses règles.Il comprend qu’elle est enceinte


Elle explique que son époux lui demande d’aller voir un médecin parce qu’elle n’a pas ses règles. Mais elle n’ira pas consulter.

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Il s’aperçoit qu’elle est essoufflée, qu’elle n’a plus ses règles. Lui dit d’aller chez le médecin.

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Elle dit oui, mais n’y va pas.


« Je dis à mon mari oui, je vais aller chez le médecin. Je n’y vais jamais. » Il rentre un soir et s’aperçoit qu’elle perd les eaux

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Un soir, elle perd les eaux. L’accouchement « se passe très bien ». Ce n’est pas la même clinique.

La présidente s’arrête sur cette tranche de vie de , ne va pas au-delà. Elle revient sur l’enfance et la promiscuité avec ses parents

Dominique a appris qu’elle n’était pas désirée par sa mère à dix ans environ. Puis elle n’y pense plus, ne s’interroge pas.

Rodolphe Costantino, avocat d’Enfance et Partage, partie civile, revient sur la 2e grossesse de , au moment où son mari a compris

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Question de Rodolphe Costantino, avocat d’Enfance et Partage, partie civile.

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Il revient sur la grossesse de sa propre mère. « Quand avez-vous su que vous n’étiez pas désirée ? »

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« J’étais petite.. Ma sœur Marie-France (pas non plus désirée) a dû m’en parler »

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« Mais pour moi elle ne s’est pas rendue malade comme pour Marie-France »

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– « Vous y avez pensé depuis ? » demande l’avocat.
– « Non, ma mère ne faisait plus de différence (entre ses enfants) ».

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Me Costantino revient sur sa 2ème grossesse cachée/ pas cachée, devinée par le mari.

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Cela reste encore très flou.


Point prononciation : on dit « Cottré » et non « Cottrezzz »


La présidente reviendra sur les autres grossesses, celles qui l’ont conduite devant les assises, plus tard.

Me Crespin de l’Enfant Bleu-Enfance maltraitée :
– « Mme Cottrez, vous avez le sens de l’ellipse. Vous passez de votre enfance ‘normale’ (…)

Au tour d’Yves Crespin, avocat de l’Enfant bleu – Enfance maltraitée, de poser une question.

– « Vous parlez d’une enfance normale. Pouvez-vous continuer à utiliser ce mot, aujourd’hui ? »
– »Non. Mais avant pour moi, c’était normal. »


à votre mariage. Pouvez-vous parler d’enfance ‘normale ‘? »
– « Non, ce n’était pas normal », glisse-t-elle, les yeux gorgés de larmes

Pour l’heure, on tourne autour de l’inceste, mais on ne prononce pas le mot. Le sujet sera abordé plus tard.

L’avocat général demande si a vu son père tuer les animaux de la ferme, le cochon, les lapins. « Une certaine violence » selon lui

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L’avocat général l’interroge sur sa vie, ses loisirs. Dominique n’est jamais allée à Paris


On interroge l’accusée sur ses loisirs, ses vacances, ses dîners entre amis, le tourisme à Paris. Rien de tout ça pour Dominique

L’avocat général interroge sur ses loisirs et ses sorties. « Vous êtes déjà allée à Paris ? » « Non, je n’ai jamais vu la tour Eiffel »

« Je n’ai jamais vu la Tour Eiffel » déclare Dominique pour expliquer qu’elle ne parlait jamais en vacances

A part sa famille, personne n’a jamais invité Dominique à venir dîner. « J’en ai pas le souvenir. »

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Les faits viendront dans un second temps.

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Pour ceux qui se posent la question, la cour d’assises est un cérémonial très ritualisé On commence toujours par la personnalité.

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Rectificatif : ça commence LE PLUS SOUVENT par la personnalité.

L’avocat général passe aux problèmes financiers de . « Je faisais pas attention à ce que j’achetais, je comptais pas », reconnaît-elle


Dominique : « Mon père était en surpoids lui aussi, mais enfin il n’était pas obèse, pas comme moi. »


« Un examen médical, c’est encore douloureux pour vous ? », demande l’avocat général. « Oui, mais je le fais quand même »

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Après sa 1ère prescription de pilule, elle n’est pas retournée chez le médecin parce qu’elle a supposé qu’il faudrait 1 examen gynéco


D. a arrêté la pilule au bout de sa 1ère plaquette, elle craignait l’examen gynéco. Elle ne voulait pas se montrer nue à un médecin


Seul son mari pouvait la voir nue, « et encore… »

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L’avocat général souligne des incohérences dans ses réponses, notamment sur cette 2ème grossesse.

« Vous changez souvent de version. Vous répondez oui, mais après vous dites autre chose. Pourquoi ? Vous en avez conscience ? »


L’avocat général pointe les incohérences et les changements de discours de Dominique en fonction de son interlocuteur


– « Est-ce que vous employez le mot règles avec votre mari, ou un autre terme ? » demande l’avocat général.
– « Non. Enfin je ne sais plus »


– « Vous avez été heureuse enceinte ? »
– « Pour Emeline, oui. »
– « Vous avez parlé d’enfants avec votre mari ? »
– « Oui, on s’est dit 2, c’est bien »

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« Est ce que vous avez aimé être enceinte ? » demande l’avocat général.
On parle toujours des deux premières grossesses.


– « Est-ce que vous avez aimé être enceinte ? », demande l’avocat général.
– « Oui. pour Emeline. Que pour Emeline », répond timidement Dominique

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« Oui ». Les réponses sont assez brèves. Avec son mari, ils s’étaient dits qu’ils auraient deux enfants, « deux, ça suffisait ».

Me Carlier pointe le manque de réaction du corps médical. « Personne n’a demandé pourquoi vous avez caché votre 2e grossesse ? »

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L’avocate de Dominique revient sur ce premier accouchement, avec la sage femme désagréable.

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– « Est-ce que vous avez l’impression que la joie d’être maman, on vous l’a volée ? »
– En pleurs : « oui ».

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Quand elle arrive pour accoucher de Virginie, on ne lui demande pas son suivi médical pendant la grossesse.

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C’est la deuxième grossesse, celle qui n’est pas du tout suivie médicalement.

« Emeline, c’est un miracle », poursuit l’avocate. est en larmes. On entend que ses sanglots. Courte suspension d’audience, elle sort

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« Aujourd’hui madame, Virginie c’est le miracle de votre vie ». Elle pleure très fort, ses sanglots sont incontrôlables.

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On interrompt pour que Dominique puisse reprendre ses esprits.

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Me Marie-Hélène Carlier lui a demandé le nom de ses petits-enfants, trop émue Dominique n’a pas pu répondre

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Autre question clé de l’avocate, avant l’interruption. Dominique était moquée à l’école à cause de son poids.

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« A la fin de la journée, vous vous réfugiez auprès de votre père ? Votre père, il ne vous parle pas de votre poids… »

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« … Votre père, il ne vous voyait pas avec les yeux des autres ? » demande l’avocate de D. qui approuve en pleurant.

L’audience est suspendue quelques minutes. Dominique s’est effondrée à la barre lorsque son avocate a évoqué sa deuxième fille.

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Dominique revient.

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Elle était sortie quelques minutes.

Banquette d’un seul tenant dans salle d’audience à cour d’appel de Douai. Et ce n’est pas une erreur de menuiserie !

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L’audience reprend avec la déposition de Jean­-François Daumont, lieutenant de gendarmerie à Saint-­Pol-­sur-­Ternoise.


Parole est donnée à Jean-François DAUMONT, lieutenant de gendarmerie. Il dirigeait l’enquête en juillet 2010. On entre les faits

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Audition du gendarme Jean-François Daumont.


Le gendarme Jean-François Daumont est appelé à la barre. Il a pris la direction de l’enquête et nous parle de la découverte des corps en 2010

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Audition très technique sur la découverte des deux premiers corps, à l’été 2010, dans le jardin de la maison de Villers-au-Tertre.


Jean-­François Daumont parle, avec des termes très techniques, de la découverte des corps dans le jardin des Mériaux


Le gendarme témoigne comme un gendarme. Précis, carré, technique, sans émotion.

« Quand on a appris que Mme avait caché sa 2e grossesse, ça a été l’élément déclencheur », poursuit Daumont qui retrace l’enquête

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Les sacs poubelles, l’état des corps. Le gendarme a tout de suite la certitude qu’il s’agit de corps humains.

« Les sacs dans lesquels les corps des bébés étaient disposés étaient hermétiques et parfaitement fermés, mais il y avait une odeur »

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Grâce aux sacs plastiques, on date le moment où les corps ont été enfouis.


a rapidement avoué qu’il s’agissait de ses deux bébés découverts dans le jardin « Elle m’a paru soulagée », analyse le gendarme


Les faits, rien que les faits pour ce gendarme. Il ne laisse paraître aucune émotion, contrairement à qui a encore les yeux rougis


La cour montre la photo du jardin où ont été trouvés les petits corps. Tout le monde regarde. Sauf Dominique qui baisse les yeux

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On regarde les photos du jardin. Dominique baisse la tête.

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On voit les sacs plastiques, Dominique ne regarde pas.


On montre des photos des sacs plastiques qui contenaient les 2 premiers bébés. On aperçoit les corps en décomposition. fixe le sol


Les 2 premiers bébés étaient enterrés dans le jardin des parents de D.. Ce n’est pas elle qui l’a fait. Qui alors ? On ne sait pas

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Ce sont des sacs de supermarché, eux-mêmes emballés dans des sacs poubelle.

En fait, les corps des bébés ne sont pas dans des sacs-poubelle, mais dans des pochons des magasins Z et Mammouth, reprend la présidente


Une autre photo des sacs est diffusée. Les sacs des magasins étaient eux-mêmes dans des sacs-poubelle. Ces sacs ne sont pas très gros.

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« Odeur difficilement supportable » quand on ouvre les sacs, dit le gendarme.


D’autres photos sont diffusées, dont l’une du « coin » avec les sacs, entreposés devant un vélo d’appartement.

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Photos de la chambre de Dominique , avec sa garde-robe et celle de ses filles.

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Dans le coin de la chambre, du côté où elle dort, l’endroit où elle a entreposé les sacs avec des corps, pendant plusieurs années

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On a vu avant les photos du grenier de la maison de ses parents, où elle avait entreposé les deux premiers corps.


Ces sacs étaient dans la chambre à coucher. « A quelques centimètres de votre tête », souligne la présidente. Dominique confirme.


Suspension d’audience d’un quart d’heure.


L’audience reprend. Valérie Mériaux est appelée à la barre. Elle a racheté la maison des Lempereur en 2007 avec son mari


Elle raconte comment elle a découvert un sachet en jardinant. Elle s’est éloignée en sentant l’odeur.


Elle appelle son mari et un ami. Ils regardent le contenu des sacs. Son mari voit une tête ronde avec des globes.


Valérie Mériaux poursuit avec émotion : « J’ai vu les yeux des gendarmes, j’ai su que ça pouvait pas être des chiens ou des chats »


Sébastien Kosiada, l’ami du couple Mériaux, raconte à son tour la découverte des sacs plastiques dans le jardin. Il était présent


Léonard Mériaux livre une troisième version de la découverte des deux premiers corps dans son jardin.


Après la découverte des deux corps de bébés dans son jardin, Léonard Mériaux dit qu’il a perdu 5 kilos et qu’il a eu des flashs

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Le parquet poursuit son obsession.
Au gendarme. « Avez-vous insinué quelque chose sur l’inceste dans les interrogatoires ? »

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« On a posé la question en fin d’interrogatoire, sans sous-entendu ».

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Rappel de l’avocat général : ils lui ont demandé si les enfants étaient bien de son mari, s’ils n’étaient pas issus d’un inceste.

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A l’époque (2010) elle répond non.

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Le gendarme parle du « soulagement » de Dominique au moment de ses premières révélations.

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L’enquêteur raconte comment il a aidé Dominique à se confier. « S’il y en a d’autres, c’est le moment de le dire… »

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Frank Berton fait une comparaison avec Véronique Courjaut, qui disait au départ ‘c’est pas mes enfants’. Ce n’était pas le cas de D. .

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Aux gendarmes elle dit avoir laissé les deux 1ers bébés dans le grenier de ses parents, ne sait pas qui les a enterrés dans le jardin

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Dernier témoin de l’après-midi, médecin légiste sur la datation de la naissance des huit bébés.

L homme qui a découvert les 2 premiers corps dans son jardin raconte.

Il a perdu 5kg après sa découverte et a eu des flashes pendant un an sur le contenu des sacs poubelles (2 nourrissons)


Dr Sandrine Gaulon, médecin légiste, est à la barre. C’est elle qui a confirmé que les corps étaient bien ceux de nouveau-nés

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Le médecin légiste ne peut pas conclure de ses expertises que les enfants ont vécu à la naissance.

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En même temps, ce n’est pas un débat central : Dominique a toujours dit que ses bébés étaient tous vivants à la naissance.

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Lors de l’instruction, Dominique dit les avoir étouffés.

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On parle maintenant de la façon dont les bébés ont été tués. « Impossible à déterminer vu l’état des corps ».

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Oups en fait il y avait encore un témoin, un gendarme.

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Fin du LT . A demain !


Audience terminée, reprise des débats demain 9h

Procès Cottrez : les corps meurtris

L’audience est suspendue et reprendra demain à 9h


Les questions au centre du procès de Dominique , accusée d’octuple infanticide, et les réponses qui vont avec


Compte-rendu d’audience : au premier jour de son procès, Dominique peine à livrer ses secrets

Affaire Dominique Cottrez/ Cour d’Assises de Douai – Communiqué de « Innocence en danger »

IEDAFFAIRE DOMINIQUE COTTREZ / COUR D’ASSISES DE DOUAI

A L’ORIGINE DE LA JURISPRUDENCE AYANT PERMIS LA TENUE DE CE PROCÈS, INNOCENCE EN DANGER EST EXCLUE DES DÉBATS

Par un arrêt rendu une heure à peine heure après l’ouverture des débats de la cours d’assise jugeant les huit infanticides commis par Madame Cottrez, IED a été déclarée irrecevable dans sa constitution de partie civile au motif incompréhensible de l’absence dans ses statuts de sa possibilité d’agir en justice sur le crime spécifique d’infanticide. Cette décision est d’autant inexplicable que les autres associations présentes dans ce même procès, ont été déclarées recevables dans leur constitution de partie civile alors même qu’elle ne font pas davantage mention de ces crimes dans leurs statuts.
L’attaque formée par la défense, menée par Maître Berton, avait pour seul but de priver de parole la seule association qui a eu le courage de mener le combat devant la cour de cassation contre la prescription de ces crimes odieux.

Il est incohérent de mettre IED à l’écart, aujourd’hui, alors même que notre plus haute juridiction de France lui a reconnu ce droit de parole et d’intervention devant l’assemblée plénière qui s‘est réunie le 24 octobre 2014.

IED entend préciser qu’elle a aujourd’hui, interjeté appel de cette décision d’éviction rendue par la Cour d’assises de Douai .

Elle ne cédera pas à ces pressions pour continuer de mener ce combat pour l’imprescriptibilité des crimes sur enfants.