BMP – Une petite forme Halloween, une brindezingue petite bête !

BMP – Une petite forme Halloween, une brindezingue petite bête !
Afin de marquer le coup de cette fête venue des États-Unis, je me suis servie d’un peu de terre glaise qui durcirait ensuite à l’air pour faire quelque chose qui célébrerait Halloween.

Comment avez-vous concrétisé votre forme ?

Je n’avais aucune idée d’une forme particulière. Il me fallait donc travailler mon morceau.
Il ne faut pas oublier que la terre glaise est un outil thérapeutique. C’est un matériau archaïque qui entre en contact direct avec notre peau pour être travaillé. De plus, la glaise adoucit nos mains, du moins pour moi.
Par ailleurs cette matière peut provoquer différentes sensations selon les personnes, qui peuvent émotionnellement investir positivement ou rejeter la matière, oui cela peut arriver. En fait c’est même ce qui s’était passé pour moi, au début, mais je me suis dit que ça pouvait se travailler. Et aujourd’hui, je me sens plus en symbiose avec cette terre glaise, mais pour cela, il ne faut pas que je sois trop violemment dissociée. Au tout début de ce matériau, le premier toucher, le premier contact avec cette glaise, avait provoqué de très violentes dissociations.

Je rappellerai aussi que la matière peut être battue, étirée, percée, coupée, arrachée ou bien réunie, collée, malaxée ou encore caressée. Le modelage avec de la terre glaise mobilise notre corps et en particulier les mains, qui sont le premier outil pour effectuer un modelage et qui participent à une forme d’expression corporelle qui favorise un « lâcher-prise ».

Le modelage me permet et m’apprend à lâcher prise, quand dans ma tête, c’est devenu une tempête violente !
Je prends donc ce morceau de terre dans mes mains et je le travaille dans tous les sens, jusqu’à ce que je sente sous mes doigts une douce chaleur et souplesse. Là, je sais que c’est à partir de cette sensation, que je peux commencer à donner vie à une forme, comme là : « cette petite forme Halloween » qui nous nous fera découvrir une curieuse de petite bête avec un œil protubérant, des petites pattes, une bosse qui remplace le nez avec une toute petite bouche, avec pour terminer de petits cheveux.
Pour recouvrir ma forme de son manteau, j’ai pris comme médium de la peinture acrylique.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Terre glaise, de la peinture acrylique, des outils de gouge pour gravure. De l’eau et deux pinceaux. Un kit en métal et bois pour sculpture sur argile.

Que ressentez-vous devant votre création ?

Dans ma tête, j’essaie de retenir la douceur que je trouve et sens sur mes deux mains. J’essaie de respirer lentement, car le passé est toujours là et je ne voudrais pas me dissocier et donc oublier ce moment que je viens de passer. Mais ça je ne le saurai que plus tard.
Dans ma tête je me dis que parfois il faut surpasser ses limites pour y arriver. Mais quand on y arrive, quand j’y arrive, je me sens moins « envahie ».

BMP – Une feuille d’arbre transformée en un objet

BMP – Une feuille d'arbre transformée en un objet
Une fois de plus, mon chat Chocolat, fidèle compagnon de peinture, a déposé dans le couloir une feuille d’arbre, venant de mon jardin. Il fait cela souvent et je lui signifie parfois que j’aimerais mieux qu’il me rapporte un petit billet. J’ai eu envie de transformer cette feuille, un moyen pour qu’elle demeure.

Comment avez-vous concrétisé votre création ?

Si je devais faire quelque chose de toutes ces feuilles, que mon chat me ramène tous les jours, ce serait bien. J’ai parfois l’impression de lire cela dans son regard, que c’est ce qu’il me demande. Alors aujourd’hui, j’ai gardé la plus grande des feuilles, et je voulais en faire quelque chose.
Dans ma tête, c’était le modelage qui me parlait, et cela depuis un certain temps. Et puis le toucher avec la terre glaise m’apporte une douceur à la peau des mains et à mes mains elles-mêmes.
Dans mon placard, il me restait de la terre glaise durcissante, qui sèche à l’air libre, je l’avais enveloppée dans un linge humide bien renfermé dans un sac plastique.
J’en avais suffisamment pour donner corps à mon idée.
Je m’installe dans la cuisine, je prends la terre glaise et je la travaille avec mes deux mains. Il faut savoir que :

le modelage est une technique de sculpture qui permet d’obtenir des formes à partir du façonnage de matières malléables (pâtes à modeler, terre glaise, argile, cire…). Le modelage peut se pratiquer à l’aide d’outils (ébauchoirs, spatules…) ou par le simple emploi des mains.

Je trouve que le modelage est une technique d’expression artistique très intéressante et très apaisante. Il y a ce côté liberté qui sonne dans ma tête. Quel plaisir de sentir mes mains parcourir cette matière pour donner une forme, pour insuffler la vie à une matière première non façonnée au départ.
Donner naissance, c’est ça qui est chouette, sentir sous mes doigts chaque mouvement de cette naissance de A à Z.  Cela apporte un sentiment de liberté et de contrôle très intéressant.
J’ai travaillée cette terre glaise jusqu’à ce qu’elle soit molle et facile à étaler. D’ailleurs pour pouvoir bien l’étaler je me suis servie d’une bouteille remplie d’eau, et je l’ai farinée pour qu’elle ne colle pas sur mon support.
Une fois ma pâte étalée, je prends la feuille d’arbre que je pose bien à plat. Un petit coup avec ma bouteille pour bien enfoncer l’empreinte de cette feuille, ensuite avec un petit cutter j’en découpe le contour.
Voilà la forme de ma feuille en terre glaise était devant moi. Pour lui apporter plus de forme, et un peu de relief, je commence avec mes doigts à rabattre les bords tout le tour. Mais auparavent j’ai fait quelques formes à l’intérieur avec une pointe de couteau.
Puis je laisse sécher jusqu’au lendemain.
En regardant alors ma forme, j’ai l’idée de faire un peu de gravure à l’intérieur de ma feuille avec une gouge.
Je devais faire attention à ne pas transpercer mon modelage. J’ai donc repris un peu les formes de feuilles.
Puis je suis passée à la dernière étape qui était de recouvrir le modelage de la feuille, d’un manteau de couleur. Pour cela, les médiums : encre de Chine et peinture à effet à alvéole étaient les bienvenus. L’encre de Chine, je l’avais bien choisie, l’autre médium, est venu tout seul, je dirai spontanément.
Une fois toutes mes diverses couleurs déposées, j’ai laissé sécher toute la nuit. Ce n’est qu’au lendemain que j’ai pu découvrir, me rendre compte que cette feuille d’arbre ramenée par mon chat, allait prendre place sur mon bureau et me serait utile.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Feuille d’arbre, terre glaise de couleur grise, un cutter. Des encres de Chine, de la peinture alvéolée. Une bouteille remplie d’eau.

Que ressentez-vous en regardant votre modelage ?

Dans ma tête, je me sens bien, même étonnée de voir au final ma forme. Peut-être, que je pourrais me servir de cette expérience pour proposer un atelier. Mais pour le moment je ne me sens pas encore sûre. Je me sens affaiblie.