BD – Les carottes violettes et  le jus de framboise

BD – Les carottes violettes et le jus de framboise
Quand je me suis levée ce matin, que j’ai vu ce temps gris accompagné de ce léger vent, je me suis dit : « il faut mettre des couleurs à tout ça ».
Mais pour mettre des couleurs sur ma feuille je voulais éviter de me servir de la peinture aquarelle. Il y avait, quelque chose qui m’avait intriguée ces derniers jours. Ma première réaction à ce moment-là a été : « alors ça c’est trop chouette ! » Je venais de découvrir des carottes violettes.
C’était une première fois, je ne savais même pas que cela pouvait exister. Ce qui m’était passé par la tête quand je l’ai vue, elles pouvaient remplacer la couleur aquarelle violette. Je n’avais pas essayé, je ne savais pas non plus si c’était possible, mais je m’étais mis ça dans cette tête. Au moins ça changeait de mes ruminations.
Alors ce matin, je me suis dit : « je vais essayer, je vais mettre en mouvement mon idée. » mais je devais faire agrandir cette idée, car celle du départ était, ne l’oublions pas, d’éviter de me servir de la peinture aquarelle.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai continué à regarder à observer autour de moi. J’ai ouvert le frigidaire et je suis tombée nez à nez avec le jus le framboise que j’avais fait hier soir. Mon autre couleur était donc là.
Cela me faisait donc deux couleurs : les carottes violettes et le jus de framboise.
Il y avait aussi ce coulis de chocolat qui n’était pas loin et qui me titillait le nez. Mon cerveau a aussitôt réagi. Ça serait donc ma troisième.
De même, il restait sur la table, au fond de ma tasse, un peu de Ricoré. Suffisamment pour m’en  servir comme quatrième couleur.
J’avais envie de couleur rouge. Ma dernière idée était de prendre une goutte de vin.
Voilà ! j’avais toutes mes couleurs, mais  je ne savais toujours pas, dans ma tête, comment j’allais procéder pour faire naître une création.
Mais ce n’était pas grave parce que je trouvais cette originalité de trouver ses couleurs sympa.
Je me suis donc installée dans mon petit coin et j’ai commencé. Ma feuille blanche était devant moi, elle ne demandait qu’à être recouverte de couleurs.
J’ai commencé par y poser en premier, ce coulis de framboise que j’ai étalé doucement avec le pinceau.
Puis j’ai coupé ma carotte violette en rondelle et j’ai frotté chaque rondelle directement sur ma feuille, ce qui a fait apparaître cette couleur violette légèrement claire. J’ai retravaillé les deux tons ensemble et de temps en temps, je rajoutais un petit peu de Ricoré, un petit peu de coulis de chocolat. Je faisais ma mixture de « petite sorcière » un peu quand on fait une sauce pour de la viande mais avec ce geste d’imprévu.
Ce n’est que plus tard dans la naissance de cette production, que j’ai commencé à déposer la couleur rouge du vin.
Mais, subitement j’avais envie de couleur jaune, amener ce soleil qui manquait dehors et j’ai pris de l’aquarelle. Mais ça ne sera que la seule couleur. J’ai retravaillé toutes mes couleurs ensemble toujours au pinceau.
Une fois ma production terminée, j’ai trouvé qu’il manquait encore une couleur, là c’est le bleu. Donc j’ai rajouté de l’encre liquide, que j’ai mélangée avec du Gel désinfectant. Petit clin d’œil au coronavirus, il y avait cet effet de bulles qui était là et qui m’amusait.
Pour finaliser complètement ma production, j’ai pris un morceau de Sopalin que j’ai tamponné doucement sur toute ma production. J’ai même rajouté des empreintes de ronds avec mon doigt et avec les deux, trois rondelles de carottes qui me restaient.
Voilà comment est apparue ma composition. J’avais ramené un peu de couleur dans ce cocon familial.
Le temps dehors était toujours aussi triste. Mais les couleurs étaient présentes. En plus des couleurs il y avait aussi les bonnes odeurs.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 x 48 cm. Avec des carottes violettes, un jus de framboise, de la Ricoré, un peu de vin rouge. Un peu de jaune de peinture aquarelle et pour terminer du gel hydro-alcohólico.

BMP – Jouer avec les empreintes

BMP – Jouer avec les empreintes
Quand le rayon de soleil est là que c’est dimanche, tu as juste envie de prendre des pinceaux et de t’éclater. Parce que par moments je me dis ce n’est pas en ouvrant la télévision que tu peux t’évader dans une atmosphère apaisante. De plus depuis quelques temps, tournent en boucle des films de Noël, revus et revus, alors que Noël n’est pas encore là. Le gros vague à l’âme. Où est donc passée cette magie ? Car j’aimerais y croire encore un peu. Finir l’année avec un peu de douceur et en commencer une autre avec encore plus de force, de paix pour encore plus sourire à la vie.
C’est encore mon côté petite sorcière qui est apparu aujourd’hui. Un peu moins dans les couleurs de l’automne. Disons qu’elle reste un peu plus discrète pour cette fois-ci pour faire naître l’idée de ma production.
Mon envie, était de jouer avec les empreintes. J’étais dehors et je réfléchissais et il y a de quoi en ce moment avec tout ce qui se passe. En rentrant, sur la table de la cuisine, j’avais laissé de la salade.  Aussitôt dans mon cerveau cela a fait dring dring dring dring. L’empreinte était là devant moi. Mais je n’avais aucune idée comment j’allais pouvoir me servir de cette feuille de salade.
Une chose est sûre, j’étais trop contente de pouvoir prendre mes pinceaux et de laisser aller ce mouvement inattendu.
Dans ma tête il me fallait automatiquement des couleurs.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre ébauche ?

Je me suis donc installée dans mon petit coin, en sécurité. J’ai sorti la palette de ma couleur aquarelle, mes pinceaux et ma feuille blanche.
J’observe cette feuille de salade et j’essayais de me faire des liens dans ma tête. Couleur salade, salade couleur, pinceau, feuille, rouleau, spatule.
J’ai mis un peu de temps à me mettre en mouvement. Mais quand mon idée de petite sorcière est apparue, le plaisir se mettait en route dans ma tête, pour le corps je ne sentais rien. Le doute malgré tout le doute n’était plus là et c’était bien rassurant.
J’ai donc pris ma feuille de salade (sucrine) et je l’ai badigeonnée de couleurs aquarelles : un peu de bleu, un peu de vert, un peu de violet, un peu de jaune,  un peu de blanc. J’aurais pu mettre toutes les couleurs de ma boîte aquarelle je l’aurais fait, mais ma feuille de salade n’était pas suffisamment résistante. Un peu comme ce petit rayon de soleil qui montrait son nez, mais il n’est pas assez fort pour faire face aux gros nuages et à ce début de froid. Alors par moment il se recroqueville lui aussi.
Une fois ma feuille de verdure bien badigeonnée de couleur, je l’ai retournée sur ma grande feuille blanche. Mais avec beaucoup de délicatesse. Je devais faire attention que le poids des couleurs ne déchire pas cette feuille et aussi à cause de mes gestes. La fragilité était présente et j’allais la coller sur ma feuille blanche. J’ai donc appuyé doucement avec mes mains afin que les couleurs puissent s’imprégner sur cette face nue, sans couleur et glaciale, oui c’est ainsi que je percevais ma feuille blanche à cet instant présent.
Une fois cette étape terminée j’ai retiré ma feuille de salade délicatement pour laisser place à la première empreinte. C’est ainsi de suite que j’ai continué ce même mouvement jusqu’à remplir toute ma feuille. La seule différence était que ce n’était jamais les mêmes couleurs que je déposais sur ma feuille de salade.
Une fois toutes les  empreintes apparues, j’ai pris un autre pinceau et j’ai fini tous les contours en rajoutant des couleurs gaies.
Pour terminer et pour apporter un peu plus de force à ma production, je l’ai recouverte de vernis craqueleur. Comme un manteau de protection pour l’aider à faire face aux imprévus comme par exemple : aux intempéries, au froid, au vent et à la pluie. Un manteau d’hiver que rien ne pouvait  transpercer.
J’ai passé un moment agréable et j’ai apporté une autre vie à cette feuille de salade qui était posée là sur cette table et qui attendait qu’on la mette à la poubelle.
Mon côté sorcière, ce côté imprévu lui a permis de respirer dans un milieu de couleur.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, feuille, produit vernis craqueleur