BMP – Un visage avec trois nez et deux bouches !

BMP – Un visage avec trois nez, deux bouches !
Cette production est née, parce qu’en ce jour, j’avais bien du mal à percevoir mon visage comme « tout le monde ». Cela m’angoissait, pour pallier à cela, je voulais aller dans mon cocon de couleur et de déformation pour en faire naître une composition qui n’aura peut-être rien d’extraordinaire ! Quoi que …:)

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

De fait, derrière l’anxiété que je ressens ce matin, il se passe bien quelque chose : la volonté de noyer cela dans des couleurs et dans une forme qui la mangera et qui au final transformera cette angoisse en une émotion colorée.
Cela a tendance à me faire rire car, par moments, je me dis que dessiner m’empêche de mourir ! Je pense cela car l’art de créer, d’observer n’est-il pas le mouvement qui apporte la vie ? N’est-il pas ce mouvement qui donne une vie et une respiration à une création ? Et sans respiration rien ne vit, rien ne bouge…
Bon j’arrête là mes réflexions et je vais prendre mon crayon à papier.
Devant moi, il y a cette feuille blanche, mais elle ne va pas le rester longtemps, car je commence à coller mes premiers traits qui vont faire apparaître la position de deux bouches et de trois nez. Pourquoi cela, je ne le sais pas vraiment. Puis je rajoute deux yeux dont un sera décalé.
Mais pourquoi les mettre systématiquement à la même hauteur ? Rien ne m’y oblige puisque je m’amuse en continuant à faire naitre un semblant de chevelure ou bien même une forme qui pourrait nous faire penser à un chapeau. Allez savoir… Moi-même, je n’en sais trop rien. En attendant, ce visage a pris place sur ma feuille.
Sur mon bureau y sont déposés les médiums suivant : de la peinture aquarelle et des feutres aquarélables.
Je commence donc par déposer sur ma palette un ensemble de tons divers, comme du bleu clair, du marron, du rose, de l’orangé. Je commence à recouvrir mon esquisse, puis j’y rajoute quelque couleurs aquarélables. Dans ce mélange, à chaque fois, j’y recherche une petite différence, cela me permet de savoir comment je peux y déposer mes couleurs dans une harmonie.
Le va et vient entre ces deux médiums est agréable. Je me suis promenée à travers, le jaune, le rose, le marron, le bleu, le kaki, le vert sans oublier le geste du mélange. Les finitions ont été faites au crayon-feutre noir à pointe fine.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une feuille 36 x 46 cm. Comme médiums : un crayon HB pour donner naissance à mon esquisse, de la peinture aquarelle et pour terminer quelques finitions au crayon-feutre noir à pointe fine.

Que ressentez-vous devant votre création ?

Je regarde ma création que j’ai posée sur le chevalet, et là le « rien extraordinaire  » respire dans les couleurs, et me fait beaucoup moins souffrir. Maintenant « ce matin », ce début de journée, est derrière moi. Je suis sur l’instant présent, et je veux en profiter. Qui peut dire que je parlais peut-être de dissociation concernant cette création ? Je vous laisse voyager dans les couleurs.

BMP – Quand le temps se perd !

BMP – Quand le temps se perd !
Même si, comme je l’ai déjà dit, j’essaie d’avancer toujours un peu plus, de faire chaque jour un pas de plus, il m’arrive hélas de me perdre dans ma tête, mais aussi avec le temps.
C’est quelque chose qui, depuis les complications médicales, perdure, parfois de manière violente, parfois un peu moins. Et de temps en temps, c’est gérable.
Par moment, je me dis que c’est l’une de mes parties émotionnelles  qui se manifeste, mélangée avec le moi Béatrice présent. Des dissociations, j’en ai tous les jours, mais jamais les mêmes. Occasionnellement, je m’amuse en disant qu’elles pourraient remplir tout un livre de couleurs multiples, de dégradées et même faire naître de nouveaux tons et donc inconnus. Je souris en écrivant cela, je perçois sur cette feuille qui m’est parfois trop blanche une nuée de couleurs toutes différentes. Un mouvement chaud, soyeux et doux.
C’est une façon de regarder cette situation plus calmement. Je ne me plains pas, mais échanger sur ce fait, au moins l’aborder, cela peut aider à le vivre avec moins de frayeurs. Mais aussi cela pourrait peut-être rassurer les personnes qui vivent avec des dissociations et qui n’osent pas en parler ou échanger etc. et cela pour plusieurs raisons. Le « aucun jugement » et de mise.
Je vais, en conséquence en ce jour, trouver une forme pour évoquer « se perdre dans le temps ».

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour concrétiser mon ébauche, puisqu’il s’agit du temps, je voulais incorporer des heures, des pendules, former également des morceaux, car tout part en vrille quand je suis dans un autre moi-même.
Surtout je ne devais pas oublier de rajouter du mouvement, pour évoquer ce passage du passé au présent, du présent au passé. Le présent par exemple, c’est le fait d’avoir pu mettre en forme cette création. Je me devais de rajouter un corps de femme légèrement en mode morceaux, car quand je me dissocie je me perçois ainsi.
J’ai commencé, au départ, par dessiner ce corps, puis j’ai positionné mes pendules et  j’ai terminé par toutes les autres formes. Pour recouvrir mon esquisse de sa couleur, comme médium de la peinture aquarelle et des feutres aquarelabes.
Quelques finitions ont été faites aux feutres noirs par-ci et par là.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 à 46 cm.
Comme médium de la peinture aquarelle et des feutres aquarelles. Un crayon HB pour mon esquisse. Un feutre noir pour quelques finitions.

Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?

J’observe ma production posée sur le chevalet. Je me demande qui peut se rendre compte que j’ai abordé les dissociations et le temps… Et là, je me sens rassurée. En fait, quand j’arrive à dessiner sur les dissociations, ces dernières m’effrayent moins. J’apprécie de dessiner une touche d’humour, mais surtout aussi à faire naître une composition hors du commun.
Finalement, nous sommes toutes et tous uniques, c’est cela aussi qui forme notre empreinte !