Imaginaire et écriture par Martine Burger

Jeudi 13 septembre 2012
Martine Burger

Mon désir d’écrire m’a amené à l’animation d’ateliers d’écriture. Recherche de liberté, l’écriture me semble être un outil privilégié de conquête de soi, de la capacité d’être toujours en devenir. Exploration d’univers sensibles oubliés par une culture de l’extériorité. L’expérience de l’infirmière puis celle de la psychothérapeute se déroule sur un même fil, celui de l’accompagnement : d’abord la maladie, la souffrance et la mort, l’incompréhension d’une vie subie puis le temps des questions et de la recherche favorisant l’élargissement du potentiel humain, le choix et l’engagement.

 

Ce que nous entendons par « image », n’est pas semblable à la copie d’un objet pris dans le monde extérieur. Elle est plutôt le fruit d’une activité imaginaire inconsciente qui affleure à la conscience. Elle est repérable par les affects qui l’accompagnent, sorte de remugle intérieur qui bouleverse le corps d’une manière ou d’une autre.
Notre culture nous a sensibilisé à attendre essentiellement de l’image une expression surtout visuelle, cependant les autres sens sont également sollicités à chaque production imaginaire mais nous n’en tenons pas toujours compte. Chacun peut se souvenir de telles expériences : ce jour, cette luminosité particulière, marchant sur un trottoir, une odeur vient flatter mes narines et soudain m’emmène ailleurs, dans un souvenir, ou dans un paysage parfaitement étranger… Mais cet ailleurs dans lequel nous plongeons par le biais d’un sens prend soudain corps associé à d’autres sensations, à des sentiments voire à des pensées qui appartiennent maintenant à cet ailleurs. La « réalité physique objective » dans laquelle nous étions tout à l’heure laisse place à une autre dimension, celle de la « réalité psychique ».
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Le scandale caché des enfants d’Outreau par Jacques Cuvillier

15 septembre 2012

Il est des gens que l’exposition publique accable, d’autres que le silence protège, d’autres enfin que le silence enfonce en un exil forcé, et qui se fait atroce quand une administration française, en l’occurrence, le Conseil Général du Pas de Calais, bannit ceux qu’elle est censée protéger ! Fallait-il un scandale de plus au compte de cette terrible affaire d’Outreau ?
Pour les enfants d’Outreau – les vraies victimes – le silence est compagnon de malheur qui s’est incrusté dans leur vie dès la petite enfance, et qui les poursuit à leur majorité. Je savais une part de leur histoire, je viens de découvrir la suite, il faut que je vous la dise.
C’est une histoire de deux décennies : pendant plusieurs années, le silence s’est manifesté sournoisement par de petites lâchetés qui ont empêché que soient de révélés les premiers tourments que les enfants subissaient de la part de leurs parents et d’autres personnes. Puis lors du premier procès, et par la suite, il prit la forme d’une omerta avec l’ignorance d’un public dont les fantasmes à l’encontre des notables de la justice étaient stimulés par une presse lobotomisée par les avocats de la défense. Elle a permis de faire exister la légende de l’affaire d’Outreau :
les enfants carencés inventent des viols et des agressions sexuelles.
Aussi fallacieuse que tenace, elle est toujours entretenue et réactivée périodiquement dans les médias. Ce fut aussi pour les enfants le silence d’un exil organisé hors de France et enfin on découvre avec stupeur la non-existence de ces enfants en tant que citoyens du fait de l’attitude abjecte du Conseil Général du Pas-de-Calais.
Conscient que quelque chose n’allait pas dans la représentation simpliste et manichéenne de cette affaire, j’ai étudié ce dossier et écrit plusieurs articles et commentaires sur le sujet.
C’est sans doute la raison pour laquelle je me suis trouvé récemment destinataire d’un courrier qui m’était adressé un peu comme une bouteille à la mer. Il y a des jours comme cela où la conscience vous impose ses choix. Je prends donc la plume.
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