Outreau : les enfants Lavier ne sont pas venus témoigner à la barre lors du procès de leurs parents

1er février 2012

Par Marie-Christine Gryson
Les enfants du couple Lavier, âgés de 13 et 12 ans n’ont pas été convoqués à l’audience du 26 janvier 2012 au Tribunal correctionnel de 2012 pour parler des sévices infligés par leurs parents, contrairement à leurs deux sœurs aînées
qui étaient âgés de 8 et 11 ans lors des sordides procès d’Outreau.
L’opinion aurait vraisemblablement trouvé cela cruel et déplacé que l’on demande aux deux enfants de venir témoigner à la barre des maltraitances physiques et psychologiques ou des faits de corruption de mineurs pour lesquels leur parents devaient être jugés. Il aurait été jugé choquant d’exiger d’eux qu’ils racontent – dans un lieu solennel et effrayant – le détail des sévices dont ils se sentent paradoxalement coupables comme tous les enfants victimes.

Auraient-ils pu parler des conditions dans lesquelles ils vivaient ? C’est le Procureur Joubert qui l’a fait pour eux lors d’un interview télévisé, il apporte un témoignage incontestable sur les chambres qu’il compare à des mouroirs, sans chauffage, ni électricité, ni jouets, ni poignées du côté intérieur des portes, mais remplies de caméras…
En quels termes auraient-ils pu rapporter la bizarrerie des soirées arrosées au cours desquelles leur parents mimaient en famille, à demi-dénudés, des actes de fellation et de sodomie ?
Les magistrats et leurs avocats en ont parlé pour eux et cela a semblé tellement normal !
L’opinion publique a d’emblée réagi avec compassion à l’égard des enfants si l’on en croit les articles des journalistes présents au procès et les commentaires des internautes.

Et aujourd’hui, quand on regarde en arrière, cela semble vraiment insensé que cette même opinion publique n’ait eu aucune réaction en 2004 lorsque les sœurs aînés qui avaient sensiblement le même âge ont dû venir parler de fellations et de sodomies-parmi les 15 enfants d’ Outreau – non pas en tant que témoins mais comme victimes. Précisons qu’elles font partie des victimes de viols, agressions sexuelles, corruption de mineurs et proxénétisme reconnues par les verdicts des assises des procès d’Outreau mais que ce verdict n’a jamais été rapporté dans son intégralité par les médias.

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Suisse : légaliser l’inceste entre adultes

Emission du 02 février 2012
Un frère et une sœur, adultes et consentants peuvent-ils entretenir librement une relation amoureuse, sexuelle, voire se marier ? La question suscite la polémique en Suisse, où il est question de légaliser l’inceste. Choquant ? Pourtant, des experts prétendent qu’il existe bien un phénomène « d’attraction sexuelle génétique », qui explique que des proches parents puissent tomber en passion amoureuse l’un pour l’autre. Un document dérangeant et émouvant.
Patrick et Susan, un frère et une sœur allemands, sont allés si loin dans leur relation qu’ils ont eu ensemble quatre enfants. Tous deux ont été séparés pendant leur enfance, et ils ne se sont retrouvés qu’à l’âge adulte, à la mort de leur mère. Leur amour a été instantané. Mais leurs enfants ont été placés de force par la justice allemande, et ils se battent pour conserver leur dernier-né.
Ron a vécu la même expérience, lorsqu’il a retrouvé sa sœur Doris, dont il a vécu séparé durant 60 ans. Lorsqu’ils se sont retrouvés, leur attraction mutuelle a été immédiate. Un autre couple, Rachel et Sean, vivent désormais ouvertement en couple.
Le plus troublant, selon les experts, c’est que la moitié des frères et sœurs ayant vécu de longues séparations, comme enfants, et qui se retrouvent adultes éprouve cette attraction irrésistible, qui les fait transgresser les barrières de la morale et du droit.
En Suisse, à peine deux à trois cas d’incestes, entre adultes consentants, sont jugés chaque année au titre de l’article 315 du Code pénal, qui réprime l’inceste. L’idée de l’abroger, et donc de légaliser l’inceste entre adultes, a suscité une vague de réprobation. Mais si cela était plus complexe que ça en a l’air ?

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