BMP – Grande vague en mouvement

Je voulais essayer un nouveau produit le : « Gesso » de couleur blanche (apprêt tous support) en l’incorporant dans un dessin, avec la récupération du riz avec lequel j’avais fait ce dessin :

En fait concocté un petit mélange de « petite sorcière » ce que j’aime bien faire de temps en temps.
Fabriquer des mélanges parfois plus-que bizarres ! c’est mon côté mystère parfois qui ressort. Par définition j’emploierais aussi le mot incompréhensible.

Comment avez-vous dessiné ?

J’ai pris le produit « Gesso » que j’ai étalé sur ma feuille jusqu’à la moitié de celle-ci, avec la spatule d’un geste rapide, mais tout en restant dans le mouvement du poignet.
Ensuite, j’ai continué en déposant des encres liquides (bleu, jaune, bleu).
Toujours dans ma lancée j’ai ensuite déposé mon riz de récupération, celui-ci s’est collé légèrement sur ma pâte blanche. J’ai pris un pinceau pour obtenir un petit mélange avec le tout : (pâte, encres, riz) et j’ai laissé séché.
Une fois celui-ci bien sec, j’ai donc continué ma peinture en faisant naître ma vague en mouvement en mélangeant les 3 bleus en aquarelle et en rajoutant un peu d’encre jaune liquide, mais toujours en utilisant ma spatule. J’ai attendu que tout sèche. Puis pour terminer, j’ai fait émergé un petit morceau de ciel, histoire de mettre un peu de rouge, mais avec le mélange ça a viré en orange.
Une fois la peinture terminée, je l’ai observé de loin pour voir les reprises nécessaires à faire dans la vague par exemple.

Matériaux utilisés :

Peinture réalisée sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
Récupération du riz
Couleurs aquarelle utilisés : rouge vermillon, bleu de Prusse, bleu outremer, bleu céruléum et le blanc du produit « Gesso »
Encre pébéo Primary set, Colorex encres aquarelles liquides.
Spatule, petit pinceau.

Qu’avez-vous ressenti ?

Quand je fais des mélanges comme celui-ci donc inattendus, je suis comme une petite fille, pressée d’en voir le résultat final, c’est une petite fille un peu « touche à tout » mais ces situations pour moi sont « normales ».
Je me suis posée la question suivante : est-ce que ce n’est pas la partie émotionnelle, la petite fille qui pointe son nez au moment des mélanges, des réalisations comme celle-ci, qui aime découvrir.
L’adulte Béatrice est là oui, mais il n’y a pas qu’elle. Car j’ai souvent des dissociations, elles ne sont pas trop fortes, avec un drôle de ressentit dans ma tête comme un peu lointain.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En regardant la peinture, je me dis le mouvement est là, oui ce mot je l’aime bien « mouvement…ment » car il me fait penser au mot vie.
Pas d’angoisse non plus, mais cette sensation d’être loin est toujours là.

BMP – Le tueur de la « Tuerie de Tours »


Manteau aquarelle, du tueur de la tuerie de Tours.
Ce lundi matin 29 octobre 2001 : qui peux oublier ?
Comment digérer cet effroyable événement ?
Comment des familles peuvent-elles faire leur deuil ?

Ce tueur était vêtu d’une veste de chasse, d’un jean bleu et d’une cagoule.
Mais je ne me rappelle pas d’autre détails, par exemple j’ai oublié ce qu’il avait aux pieds, mais peut-être que je n’ai pas regardé. Je ne me rappelle plus s’il avait un sac ou autre chose en bandoulière ou à la main, je pense qu’il tenait quelque chose, mais je n’en suis pas sûre. Je ne vois que le fusil et j’entends le bruit du rechargement. Mais même de cela je ne suis pas certaine. Il y avait ces tirs encore et encore et le cri du tueur. J’entendais ce mot de mort, le présent était figé, ce temps figé c’était la mort avec les étincelles au bout de cette arme.

Cet homme se déplaçait dans les rues de Tours et il tirait au hasard sur les passants, sur les voitures. Au total, il y a eu quatre personnes tuées, sept autres blessées. Mon fils ou moi, nous aurions pu être ses cibles, nous aurions pu être tués car nous étions sur les lieux. Nous avions décidé de nous  promener au centre ville après notre rendez-vous à l’hôpital Clocheville. Être tué comme ça froidement, par ce fusil et par cette main qui le tenait, cela est arrivé et aurait pu arriver à d’autres personnes.

Matériaux utilisés :

Dessin réalisé sur feuille de format de 36×48 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : Bleu de cobalt, terre d’ombre brûlée, terre d’ombre nature, noir d’ivoire.

Que ressentez-vous ?

Je n’arrive pas en dire plus ; c’est trop de peine, trop de souffrance en moi. Et je n’arrive pas trouver les mots pour décrire ce que je ressens.
Mais le travail que je viens de faire sur ce drame, m’a aidée un peu à lâcher cette pression ingérable.
Mais des questions sont là: comme par exemple concernant mon grand si cet événement ne l’aurait pas secoué lui aussi même s’il était petit ?
Et cette histoire me revoie aussi à mon « géniteur » et son fusil comme me l’a raconté ma génitrice. Il tirait comme ça aussi en l’air pour semer la terreur dans ce petit village. Et le soir de son arrestation aussi, il avait son fusil.
Tous ces événement dernièrement je les « prends en pleine figure. » Je ferais n’importe quoi pour ne plus ressentir ce que je ressens dans ma tête ! et c’est ce qui se passe en ce moment… je hurle, je crie, je chasse toutes ces images.