BMP – « Un dégradé de couleur qui se transforme”


Je voulais m’amuser à mettre plein de couleurs sur ma feuille afin de pouvoir les mélanger. Cela devait permettre de créer un tableau de mélanges les uns sur les autres, je veux dire en épaisseur, ce qui donne du relief.
Mon idée était donc de remplir ma feuille de couleurs gaies mais aussi de couleurs un peu plus foncées, comme pour faire apparaître un tapis de couleurs.
Mais je ne voulais pas m’arrêter là. J’espérais que de ce mélange, de ce tapis de couleurs, naîtrait une autre peinture.
Je suis encore étonnée de ce qu’on peut faire apparaître comme originalités dans les formes mais aussi dans de nouveaux dégradés de couleurs quand on essaie de transformer une peinture en un autre en prenant comme base la première peinture.
J’ai commencé ma forme directement au pinceau sans avoir fait une esquisse au crayon auparavant.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc fait naître mon dégradé de couleurs sur toute ma feuille. En mélangeant le côté gai et le côté triste. Je me suis amusée par moments à les entremêler, à les faire se chevaucher entre elles, pour pouvoir faire apparaître un petit dégradé au niveau de la « racine ».
Par contre, je n’ai pas vraiment chercher à positionner telle ou telle couleur à tel endroit de ma feuille. J’ai fait comme cela me parlait à ce moment-là dans ma tête, j’ai laissé exprimer ce qui voulait sortir, j’étais dans le présent du moins de ce que je me rappelle de lui de cette matinée.
Un fois ma feuille bien remplie de couleur, j’ai laissée sécher un petit peu.
Après j’ai déposé du blanc, comme la couleur de la neige, du rose comme une barbe à papa, de l’orange comme la peau d’une orange, du bleu comme la couleur de l’océan directement sur ma feuille, j’ai ensuite pris ma spatule et j’ai étalé mes couleurs en partant du centre vers l’extérieur, en faisant des petits gestes directs et sûrs. Avec toujours l’idée de faire apparaître un mélange de couleur les uns sur les autres. Je dirais que je voulais  provoquer un fouillis travaillé, avec un côté légèrement saccadé dans le geste.
En observant mon dessin de loin, je me suis amusée à compter les couches de couleurs qui en apparaissent. J’ai comme une impression que les couleurs jouent à cache-cache. On peut tout imaginer en regardant ma peinture, une fleur, une bête volante…