BMP – Peinture intuitive. Paint Your Inner Voice – Sommet virtuel d’art-thérapie francophone

BMP – Peinture intuitive . Paint Your Inner Voice – Sommet virtuel d'art-thérapie francophone

Description de l’atelier de Hailey Tallman

Paint Your Inner Voice est un moyen d’être conscient.e, d’être présent.e et d’entrer en contact avec cette partie la plus profonde de vous-même qui veut être entendue, mais qui ne peut pas parler seulement avec des mots. Au fur et à mesure que vous peignez avec le processus et à travers votre intuition, vous rencontrerez plusieurs voix, mais deux se démarqueront : soit votre critique intérieur et votre voix authentique.

Hailey vous montrera comment vous poser des questions qui vous aideront à les distinguer afin que vous puissiez libérer cette voix intérieure, gagner plus de confiance en votre intuition et ressentir la liberté de peindre intuitivement. Le processus d’écriture qui accompagne la peinture peut vous aider à acquérir des connaissances approfondies. Un processus apparemment simple, Paint Your Inner Voice peut avoir des résultats profonds.

Matériel nécessaire : Papier: 20 « x 26 » 80 lb. (grande feuille épaisse) Bristol vélin – c’est le papier idéal, mais n’importe quelle grande feuille de papier assez épaisse (pour les techniques mixtes ou l’aquarelle) fera l’affaire. Tout type de peinture dans une variété de couleurs vives. Pinceaux. Pot d’eau. Journal pour écrire et stylo/crayon.


« Entendre ce qu’on te dit à l’intérieur de toi ». Peinture intuitive. Paint Your Inner Voice. Voici le thème de l’atelier qui a été proposé en ligne en ce samedi 1er Mai 2021 par Haily Tallman lors de ce sommet virtuel d’art-thérapie francophone.

Ma première réaction a été : mais c’est quoi la peinture intuitive ? Après réflexion, ma réponse a été : peindre sans réfléchir. Laisser venir ce qui nous vient sur l’instant présent. Laisser aller nos émotions.
C’est un peu comme vouloir donner des limites à l’illimité.
La peinture intuitive offre un espace illimité. C’est vivre un état de liberté créatrice.
De mon côté j’appellerai ça le langage de l’âme et du cœur, c’est comme un voyage de l’intérieur. C’est un peu angoissant parce que c’était comme si on allait fouiner au fin fond de nos entrailles et on en revient toujours à ce lâcher prise.
C’est cela, car le lâcher prise est un espace libre propre à développer un langage intuitif entre celui qui peint et sa voix intérieure.
Au bord de mes lèvres je sens naître un sourire, car je pense à toutes mes parties émotionnelles qui sont en moi et qui, durant le week-end, sont un peu fofolles, comme des enfants en colonie de vacances. Qui sait, peut-être qu’elles s’exprimeront à travers cette peinture intuitive que je vais faire naître.

Comme d’habitude je m’installe dans mon petit coin, je sors mon matériel. Comme médium j’ai utilisé la gouache. Je voulais changer de la peinture aquarelle. Mais également préparer mes pinceaux, une spatule, une feuille blanche de format 36 x 48 cm. Pour l’écriture ça sera mis sur le blogue.
La feuille est bien devant moi. Spontanément ce sont les couleurs, jaune et violettes qui me parlent en premier. J’ai l’impression que ça change constamment dans ma tête si j’écoute cette petite voix qui me parle, elle voudrait que je mette tout en noir et même que je déchire tout.  Cette violence en moi, me donnait l’impression de me soulever de mon fauteuil. Est arrivée une envie de dire plein de gros mots : rien à foutre, etc. Puis ça s’emballait en moi et je n’arrivais plus à suivre. Il y a eu une envie de ne faire que des ronds. Mais ça devenait désagréable et j’ai stoppé pendant un moment. J’avais l’impression d’avoir fumé, d’être sur des ressorts et d’avoir un truc qui m’arrachait mon cerveau !

Un peu plus tard, j’ai continué. Dans ma tête ça circulait mieux, j’étais plus en état de sentir mon pinceau entre les mains. À l’intérieur de mon intérieur, il y avait cette pression de vouloir mettre des couleurs plus gaies, plus douces et vives. L’instant présent me semblait plus raisonnable.
J’essayais de retenir la consigne : être conscient, être présent et entrer en contact avec cette partie la plus profond de nous-même qui veut être entendue.

Je ne sais pas quelle était la partie la plus profonde qui se manifestait. Il me semble que le plus souvent, c’est Béatrice l’adulte. Mais tout ce que je savais c’est qu’elle me plaisait bien elle était moins violente. Les couleurs qui me parlaient me faisaient moins mal. À ce moment-là je me suis dit que c’est vraiment cette partie qui voulait se manifester à travers les couleurs.
J’ai donc continué mon voyage intérieur en rajoutant du jaune, du orange, du violet et du blanc. Ça partait dans tous les sens, mais j’aimais bien ce geste que je sentais entre mes mains. Plus j’avançais dans ma production plus je voyais cette petite lumière qui apparaissait. Cette lumière je vais donc la travailler un peu plus avec une petite spatule, je voulais lui apporter plus de mouvement et au bout de cette spatule il y avait de la couleur blanche. Cette couleur blanche me faisait du bien à l’intérieur de ma tête je ne voulais plus la lâcher. Elle me rappelait cet espoir. Une fois ma production terminée je l’ai posée sur le chevalet et je l’ai observée.
Puis j’ai essayé à répondre à ces questions :

Qu’est-ce que je vois ?

Je regarde ma production et j’y vois une lumière blanche, uUn reflet. Cette lumière blanche me rappelle comme un rayon lumineux. J’aime ce reflet que j’aperçois dans cette composition. Plus je regarde la production et plus j’ai l’impression que sur le côté droit quand vous êtes en face de la production il y a un œil, un œil bienveillant.

Qu’est-ce que cela évoque ?

Cette lumière blanche me rappelle un mouvement de douceur. Ce reflet me rappelle une lumière d’espoir. C’est espoir qui est devenu très important depuis quelques mois. Mais qui parfois fais couler mes larmes parce que au bout il y a ce point d’interrogation.
Mais dans cette composition cette lumière me paraît tellement forte, qu’elle redonne plus de ”pêche” à cet espoir. J’y vois aussi une douceur dans le mélange des couleurs, dans le mouvement, elle est impalpable, personne ne pourra l’arracher. Ce qui est bien aussi, c’est que cette production peut se tourner dans l’autre sens, le rayon, la lumière viendrait par le haut.

Qu’est-ce que je ressens ?

Je suis là assise devant ce chevalet, et je regarde cette production. Dans ma tête il n’y a plus cette effet de « vacances » que j’avais ressenti au début de la naissance de cette production. J’écrirai qu’il y a moins de bouchons dans mon cerveau, moins de bousculade. Mon cerveau ne va pas chuter dans le néant !

Dialogue avec cette peinture qu’est-ce qu’il en ressort ?

– Je lui dirais que son mouvement de couleurs est vivant.
– Ma création me répondrait qu’il y a une vie.
– Je lui répondrais que j’aime faire apparaître cette vie dans toutes mes productions. Et que je la remercie de garder celle-ci soigneusement. Que je la remercie de garder cette empreinte dans toute sa luminosité, de  faire partager cette force à travers ce reflet et cette lumière.
Une nouvelle âme s’est manifestée dans le cœur de cette production.

Je suis en gratitude de cette expérience.

En gratitude avec cette expérience. Même si j’ai l’impression de ne plus me rappeler de tous mes gestes pour faire naître cette production. La trace qui me reste sur l’instant précis là maintenant quand je vous écris. Est-ce que j’ai aimé faire naître cette autre production ? J’ai apprécié ce moment que m’a offert ce sommet virtuel. J’y apprends beaucoup de choses. Par moment je me dis que cette production reflète cette bienveillance que l’on sent dans ce sommet. À l’intérieur de moi c’est ça que je ressens. Ce sommet a apporté un éclat lumineux y compris dans la découverte. Pour terminer, j’écrirais que le bonheur le plus doux serait celui que l’on partage et c’est ce que fond les professionnel.le.s dans ce sommet d’art-thérapie francophone 2021. Elles/ils partagent leurs savoirs et ils/elles nous font participer et j’appelle cela le partage.

BMP – Atelier collage alchimique du jeudi 29 avril – Alice Albertini

Atelier Collage Alchimique de jeudi (accès exceptionnel limité)
CONSIGNES DE L’ATELIER : Prendre une situation, émotion désagréable, un irritant… (ne pas prendre quelque chose de très intense et grave svp, c’est un atelier d’initiation) du quotidien.
Prendre une feuille de papier et de quoi mettre de la couleur. Gribouiller, dessiner librement sur la feuille pour exprimer cette frustration. Il n’y a rien à réussir. ça peut être abstrait, ça peut être du gribouillis.
Déchirer le papier en petits morceaux. Mettez y du senti… sentez votre irritant être transformé.
Prendre les morceaux et sur une nouvelle feuille, créez une nouvelle forme. Arrêtez quand ça sonne « juste ». Pas obligé de mettre tous les petits morceaux. Collez la forme quand vous trouvez que ça fonctionne.
Utiliser le crayon doré pour y mettre le contour, les lignes, faire émerger le dessin.
Étape 5 : Faire une réflexion écrite sur votre création. D’abord écrire ce que vous voyez objectivement. Ensuite, ce que vous sentez face à cette image. Pour vous que représente-t-elle ? Enfin, si cette image pouvait parler, que dirait-elle ?

Des bateaux en collage pour exprimer la fatigue

Quand j’ai lu l’intitulé du thème proposé, j’ai eu une émotion désagréable. Puis la curiosité s’est tout de suite éveillée, et l’envie de ”faire”, mais aussi comprendre tous les mots, en particulier l’adjectif alchimique. Puis j’ai regardé deux fois la vidéo, car j’avais du mal à me concentrer.
Comme la grande fatigue est là et que cette émotion est très désagréable, j’ai donc choisi de travailler sur cette thématique. Être fatiguée, c’est pour moi une frustration. Je n’ai jamais connu cela, je ne sais pas quoi faire de cette fatigue, elle est bien lourde à porter. Elle me déstabilise.
Je me suis donc installée dans mon petit coin cocooning où je dessine. J’ai pris une feuille blanche que j’ai déposée devant moi ainsi que des pastels gras, et un crayon HB. Je voulais essayer de respecter le temps qui avait été  donné pour cet atelier par la professionnelle lors du direct.
Quand j’ai lu la consigne et que j’ai vu ”gribouiller » ça m’a un peu angoissée. J’ai donc essayé de dessiner, mais pas aussi bien que d’habitude ; c’était plus rassurant pour moi.
J’ai donc dessiné cette fatigue et ce poids qu’elle me fait ressentir depuis un moment.

Première étape :

J’ai donc faire apparaître un corps replié sur lui-même aux pastels. Une main posée sur la tête, et l’autre un peu perdue dans la chevelure. C’est la position que j’avais choisie pour faire en sorte de mieux supporter cette fatigue et son poids. Pour les couleurs choisies, j’avais envie de jouer avec les tons : bleu, jaune, orange, rouge. Je voulais les mélanger les unes dans les autres donc j’ai frotté légèrement avec mon doigt. J’ai appuyé un peu plus avec un crayon HB pour faire apparaître les traits qui ont permis de faire apparaître ma production.

Deuxième étape :

Comme il a été demandé j’ai donc déchiré ma production en petits morceaux. Sauf que pour commencer j’avais pris mes ciseaux mais tout de suite après j’ai continué à la main. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite. Pourtant cette consigne je l’avais bien lue ! Cela ne m’a pas gênée du tout de mettre en morceaux ce corps qui retranscrivait la fatigue et ce poids. J’ai même pris plaisir. Je me disais en même temps : celle-ci va disparaître. J’appréciais ce geste de déchirer à la main. Les sensations au bout de mes doigts sont plus présentes. Je sentais bien le papier, plus qu’au début.

Troisième étape :

J’ai donc pris une autre feuille blanche, j’ai essayé de créer une forme avec tous mes morceaux. Je voulais y intégrer tous mes morceaux. Faire naître une autre forme sur l’instant présent, une situation qui n’était pas prévue c’est pas si simple. Ce côté imprévu que l’on a pas maîtrisé. J’en reviens à ce lâcher prise, qui me provoque beaucoup d’angoisse. Ce mouvement qui donne de la place à l’inconnu. En essayant de trouver une autre forme j’essayais de sentir mes pieds bien à plat au sol et mon dos calé au dos de mon fauteuil. Je voulais vraiment profiter de cet atelier qui venait de nous être proposé.
Une fois après avoir tourné de nombreuses fois tous mes morceaux sur ma feuille blanche, enfin une petite idée est apparue dans mon cerveau. Certaines formes faisait penser à des bateaux. C’est bizarre je riais toute seule car je me demandais où était le lien avec ce corps, ma Fatigue et les bateaux. J’ai eu cette réaction : pourquoi pas envoyer balader ma fatigue en pleine mer ainsi que ce poids ? J’aimais bien cette image qui apparaissait de plus en plus. C’était une façon pour moi de me détacher de cette fatigue. Je l’envoyais se promener dans un autre paysage, un paysage marin. J’aimais bien, j’aime beaucoup la mer. L’air marin me fait du bien. Je me disais que cet air marin me ferait du bien pour cette fatigue. Dans la vidéo, la professionnelle, avait dit que l’on pouvait écrire certains mots sur notre production si on le souhaitait, et donc c’est ce que j’ai fait. Mais ces mots, je les ai positionnés d’une certaine façon, le négatif (lassitude, énervement, angoisse, peur ) était en bas dans les vagues, comme pour le noyer. Le positif lui était plus près des bateaux plus vers la surface (air, respirer, promenade)

Quatrième étape :

J’ai pris un gros feutre de couleur jaune, puis j’ai fait apparaître les contours des bateaux. Je souhaitais faire juste cette partie.

Cinquième étape :

Faire une réflexion écrite sur votre création.
Ce que je perçois objectivement je ne perçois pas ma fatigue dans ma production. La transformation de celle-ci m’envoie dans l’étonnement.

Ce que je ressens en face à ma production :

Je me sens légèrement saoule, ce qui n’a rien de désagréable.
Cette production représente un voyage en mer. Un moment où tout s’envole. Ce côté intrigant que j’ai ressenti au début de cet atelier s’est envolé et s’est transformé en quelque chose de fluide dans ma tête. Comme de l’air frais.
Pour terminer si cette image pouvait me parler elle me dirait : « tu vois cette fatigue je l’ai emportée dans avec moi dans le mouvement des vagues. Regarde ce paysage marin et laisse-toi emporter laisse-toi bercer ».

Matériaux utilisés :

Deux feuilles de format 36 X 46 cm, colle, pastels grasses, gros feutre jaune. Crayon HB.