6/ Les actions substitutives

Introduction
Page 27
Des actions psychiques et comportementales inadaptées sont en cause dans la dysrégulation des affects et des pulsions, les difficultés d’attachement et les autres problèmes qui pèsent sur la vie des survivants de traumatismes.
Des actions mentales inadéquates jouent aussi leur rôle dans le maintien permanent de la dissociation. On les appelle actions substitutives : ce sont des actions moins adaptées qu’il ne le faudrait, lorsque les épreuves de la vie dépassent le niveau mental du patient. Par exemple, en cas d’apparition d’émotions intenses en lui, le patient peut recourir à des scarifications ou à des vomissements comme substituts de niveau inférieur à des actions plus adaptées comme la tenue d’un journal, la réflexion, la relaxation, ou d’autres actions qui résoudraient réellement les émotions, au lieu de les faire durer.
Les gens retombent dans des actions substitutives, non seulement lorsqu’ils sont incapables de s’engager dans des actions adaptées d’ordre élevé, mais aussi lorsque l’intégration n’est pas encore possible.


Autres billets sur Le soi hanté

1/ Le soi hanté, dissociation structurelle et traitement de la traumatisation chronique
2/ Pour le thérapeute dans la dissociation structurelle par Erik De Soir 
3/ La dissociation structurelle de la personnalité

4/ Diagnostics et dissociation structurelle

5/ Notion de niveau mental

7/ Les actions intégratrices

8/ Le maintien de la dissociation structurelle de la personnalité

9/ Les phobies qui maintiennent la dissociation structurelle
10/ Caractéristiques du souvenir narratif autobiographique

5/ Notion de niveau mental

Introduction
Page 25
Le niveau le plus élevé que peut atteindre un individu à un moment donné est appelé son niveau mental (Janet, 1903, 1928b). Ce niveau mental implique deux facteurs en relation dynamique l’un avec l’autre, l’énergie mentale (et physique) disponible et l’efficacité mentale (que Janet appelait tension psychologique, terme qui peut être aisément mal interprété, parce qu’on associe la « tension » au stress, ce qui n’était pas l’intention de Janet en utilisant le terme). Le terme de niveau mental indique donc la capacité à mobiliser et utiliser efficacement toute l’énergie mentale disponible à un moment donné. L’efficacité mentale inclut la notion de capacité intégrative. La capacité d’intégrer ses expériences dépend pour l’essentiel de la capacité à atteindre un haut niveau mental. Beaucoup de survivants ont du mal à atteindre et à maintenir des niveaux mentaux élevés, quelle que soit l’énergie psychique dont ils disposent. La traumatisation représente une fixation ou une régression à des niveaux anormalement bas de tendances à l’action, et par conséquent, des niveaux mentaux faibles, au moins pour certaines parties de la personnalité.


Autres billets sur Le soi hanté