Le tabou des jeunes aidants, ces enfants au chevet de leurs proches

Super équipe. Charmant jeune père à mobilité réduite donnant à son adorable petite fille un high five tout en profitant des week-ends en plein air.

Par Agnès Leclair
11/08/2019
Près de 500.000 personnes âgées de 8 ans à 25 ans assistent un parent ou un frère malade ou handicapé. Un phénomène méconnu qui pourrait prendre de l’ampleur.
Ils ont l’âge d’être sur les bancs de l’école, de faire leurs premiers « cinés » entre amis ou de s’inscrire à la fac, mais la douce insouciance de la jeunesse s’est envolée depuis longtemps. Adolescent au chevet d’un parent malade, enfant qui s’occupe d’un frère ou d’une sœur handicapé, jeune fille en charge de toute la maisonnée… Les jeunes aidants assument des responsabilités d’adultes mais ne sont pas assez âgés pour que leur rôle soit reconnu. Ignorés des pouvoirs publics, ils sont encore des «invisibles» en France.

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L’art-thérapie, quand les mots ne suffisent plus


L’art-thérapie, quand les mots ne suffisent plus
Par
23 novembre 2018
Agressions sexuelles. Mort. Attentats. Les traumatismes sont parfois tellement profonds et indicibles, qu’il apparaît impossible de trouver les mots pour en parler et avancer. Quand la thérapie classique ne suffit plus, l’art-thérapie peut parfois prendre le relai.
Il y a 3 ans, la France connaissait les attentats les plus meurtriers sur son sol. 130 morts. 413 blessés, physiquement. Mais mentalement, ils sont des centaines à être touchés : survivants, proches, aidants. Aujourd’hui, ils se battent encore contre l’enfer du quotidien post-traumatique. Ce soir du 13 novembre 2015, nombre d’entre eux étaient venus admirer des artistes. Certains, pour essayer de se reconstruire, ont trouvé refuge dans l’art.

« Dans le traumatisme, la personne a perdu la parole »

En réponse au besoin de ces victimes, l’association Art-Thérapie Virtus a lancé 13 Or de vie, un projet d’accompagnement de personnes victimes des attentats du 13-Novembre 2015 par des ateliers d’art-thérapie. D’octobre 2016 à janvier 2017, ce projet proposait aux victimes 13 ateliers d’art-thérapie. Une aide qui a été utile comme nous l’explique Emmanuelle Cesari, porteuse du projet, « les personnes victimes des attentats reviennent vers nous en ce moment et jusqu’à ce qu’elles n’en aient plus besoin, car nous dispensons des suivis art-thérapeutiques gratuits ».
…/…
pour Emmanuelle Cesari, art-thérapeute :

« l’art est un apport spécifique dans le soin des personnes traumatisées qui ont subi l’effroi, qui fait que la parole n’existe pas. Les thérapies classiques sont basées sur la parole, le propre de l’être humain. Dans le traumatisme, la personne a été déshumanisée, elle a perdu la parole donc elle s’exprime par l’art pour retrouver peu à peu la parole et son humanité ».

Catherine, 37 ans, s’est mise à la peinture pour extérioriser. Elle fait partie des victimes psychiques : « la peinture a été salvatrice. C’était un exutoire, une façon d’extérioriser ce que j’avais enfoui au fond de moi. Chose que je ne réussissais pas à faire par la parole » explique-t-elle…/…

« La production artistique permet de s’exprimer autrement que par la parole »

« Le propre du traumatisme est de figer le passé qui ressurgit en reviviscence dans le présent » confie Emmanuelle Cesari. C’est ce blocage dans le passé qu’il convient de surmonter dans toute thérapie, pour reprendre vie…/…
Emmanuelle Cesari nous confie que tout traumatisme entraine un deuil, « le principal deuil à faire dans les attentats est celui de la culpabilité du survivant ». Un chemin qui peut se faire par l’art-thérapie quand les maux dépassent les mots.

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