Maud – Grand plateau

C’est très flou, sur le moment je n’arrive pas à bien saisir ce que je ressens, si seulement je ressens quelque chose, je suis dispersée dans ma tête.
Je pense au futur joint. Je ne me cantonne pas qu’à un seul endroit du support. Je dépasse des traits. Je trouve que les couleurs bleues, grises, turquoises prennent trop de place, qu’elles sont plus claires, plus effacées et pourtant elles sont envahissantes. Et pourtant je les aime bien. Mais elles m’inspirent du vide à la fois. A cet instant même sur ces mots, je pense à la cracheuse de vipères, de couleuvres (comme le vomi) de dessins animés inspirés de contes… comme si j’avale ces couleurs, mais c’est que du vide.
Du coup je rajoute un morceau rouge parmi ces couleurs claires (ça me rappelle la touche noire parmi les rouges sur le support de Cécile)
Je dis que je mettrai plus de gris foncé et de couleur ocre et doré brillant par la suite pour le rendre plus vivant.
Quand Cécile met le joint, ça me donne envie de toucher cette matière.

J’ai bien avancé ce matin aujourd’hui le 21 janvier 2017 et j’ai terminé aussi.

J’écoute les sons de la mer (fait partie de différents sons de la nature d’une application). Le courant, le bruit des vagues m’entraîne dans le fait d’aller plus vite. Ce matin : je vais beaucoup plus vite, je suis dans une dynamique, besoin que ça bouge, marre de me traîner, « pas être dans le faire » mais pas être « dans le rien faire »
(ça me rappelle quand je travaillais le piano, le déchiffrage… je me disais à quoi ça sert de mettre tant de temps quand on peux le faire en peu de temps et bien, d’ailleurs je travaillais juste 30 min avant le cours, et la prof me disait « dis donc t’as du travailler toute la semaine », je ne lui disais pas que non car sinon elle allait me donner plus de travail alors que je me contentais de ces 30 min juste avant le cours : COURT MAIS INTENSE ->
Je repense beaucoup aussi au groupe de parole d’AREVI et une parole d’une personne qui m’a fait écho et rire concernant la jouissance dans l’art (je vois ça comme une transcendance.
Mais je dois dire que le côté régulier, long terme me plaît de plus en plus, fil rouge, mais cela n’empêche de vivre la chose intensément sur le moment présent, mais la vitesse, l’adrénaline, l’impression d’être poursuivie, menacée fait donner le maximum en peu de temps. La vitesse fait éprouver les choses plus fortes, et pendant que je termine la mosaïque, je me sens empêchée de pouvoir aller encore plus vite, et j’ai des sensations du passé me revenant, et j’ai envie de m’énerver, du style « mais allez là plus vite, j’ai traîné toute ma vie, allez termine le, recolle les morceaux comme Nicolas m’avait parlé d’une fille « celle-là tu la termines », c’est horrible ce qu’il a dit, mais je suis un peu dans cette optique plutôt visé vers les mecs du coup, du style « allez nique le » dans tous les sens du terme avec cette expression du visage prête à sortir les crocs, en serrant les dents, froncement de sourcils, devenant rouge, la température monte, mais la rage n’aboutit pas comme empêchée d’avoir de la colère jusqu’au bout ! Dans ce mouvement, je passe par plein de ressentis, en accéléré, comme boostée par de l’adrénaline et aussi par Alicia avec qui j’ai parlé au téléphone la veille, elle aussi fonctionne un peu comme moi du coup elle me comprend et me booste (l’impression d’être reboostée comme quand j’avais appelé viols femmes infos à plusieurs reprises après le flash, ça me reboostait lol).


Il y a encore des trous mais impossible de couper pour chaque endroit, je l’ai fait un peu pour combler mais c’est un travail minutieux, j’en peux plus, ça m’agace, me met hors de moi. Alors je me dis que le joint ira bien. En même temps, en ayant commencé à plusieurs endroits différents, difficile de tout réunir et tout juxtaposer.

En haut à droite, je mélange toutes les couleurs, j’essaye d’encercler ces couleurs bleu-gris-turquoise, puis je les réintroduis un peu aléatoirement par la suite. En bas à gauche, j’essaye un nouvel assemblage de couleurs : rouge, gris clair. En bas à droite, plus ocre et bleu. J’ai envie d’introduire du rouge un peu partout pour pas le faire ressortir que dans les lignes horizontales et verticales. Je n’ai pas découpé d’aussi petit morceaux que les premiers bleu-gris-turquoises (sinon je n’allais jamais finir).

Je sers moins les morceaux et je les déplace plus souvent, pour ajuster.

Je veux absolument caler du gris foncé, étant rare (en moins grande quantité). Je réintroduis plus de gris clair, cette couleur que je trouvais plus jolie bien entourée, alors qu’elle pouvait me repousser que entourée de bleu et turquoise. Je réalise que les proportions me semblent complètement différentes d’un atelier à l’autre, les quantités par catégorie d’assemblage de couleurs ne me semblent pas les mêmes et le plateau fini me paraît plus petit.

Je décide de mettre deux tesselles entières (gris clair et turquoise) pour voir ce que ça donne et j’aime bien.

Je pense que je garderai le morceau qui est debout collé ainsi, car ça fait son charme et ça donne un repère, il faudra juste que je fasse attention à ne pas poser quelque chose dessus qui serait bancale et tomberait.

Je préfère le visuel des photos prises en journée : ça fait plus ressortir le bleu et turquoise.

J’aime le côté miroir que renvoient les tesselles or comme le papier or froissé (ça me rappelle un petit tube de papier or qu’on m’avait offert petite).

Au début je me dis que la couleur dominante semble être les mélanges d’or, et puis avec la photo, ce qui me saute aux yeux c’est le bleu-gris-turquoise, et je préfère que quand le plateau n’était pas terminé. il ressort mieux en contraste avec les autres couleurs.

Globalement, cela  je ne me suis finalement pas conformer au modèle de départ et tant mieux, ça m’a aidée comme base néanmoins, il y a un centre plutôt concentrique, avec différents niveaux, des charpentes rouges (je ne savais pas comment les fondre, il aurait fallu en rajouter pour sortir de cette force de ligne, ça me gêne un peu), des coins d’assemblage de couleurs différents, et un fond bleu-gris-turquoise. Ça me rappelle un peu le premier atelier sur le thème du cadre : avec le cadre avec des formes géométriques et à l’intérieur les matières premières à dominante bleu-gris clair- turquoise. Le cadre ici est plus sous forme de coins (ça me fait penser à un album photo que j’ai ramené de la maison aux vacances de Noël que j’avais créé à l’aide de ma grand-mère, car je lui posais des questions sur ses parents et et ses grands-parents, alors elle m’a donné des photos anciennes (petites, certaines d’identité, en y incluant ses filles) et elle m’avait donné des petit angles qu’on colle pour y mettre les photo dans l’album, et j’avais noté en bas la date, qui étaient sur les photos en noir et blanc).


Cela me fait penser aussi à l’association de dur et mou (tesselles et joint)
Comme une peinture impressionniste.

Je dis que je préfère le rendu sur photo avant de poser le joint. Je choisis le joint blanc alors que j’avais en tête le joint gris. Je souhaite mettre une peinture de la couleur grise claire (tesselle) va paraître plus doux que de mettre des couleurs vives. Avec le joint qui n’est pas complètement sec et sur les tesselles donne de la douceur, comme envie de souffler comme de la poussière pour l’enlever sur les tesselles.

Comme une rose au milieu du plateau.

J’ai laissé le morceau jaune collé debout au centre comme un repère, comme le repère spatial du monsieur dans le cadre d’un ancien atelier. Et ce morceau me fait penser à une dent ballante que je bougeais prête à tomber.

Je vais vite pour mettre le joint au début, et ça me fait mal aux doigts, puis je prends du temps pour bien enfoncer le joint avec les doigts. Ça me rappelle l’enduis que ma mère posait sur les murs, le joint blanc me rappelle les montagnes enneigées du blogue qui était la première image de l’en-tête. La neige m’inspire de la douceur, de la chantilly, du fromage blanc, nuage, coton.

Mouflets : associés à moufles puis marmots : association de sonorités. Me rappelle le passage de la lettre d’un patient dans le livre d’Alice Miller où il invente des néologismes, associe des mots et puis invente des associations de syllabes, je crois que c’est comme dans le film l’écume des jours aussi.

• Dissociation corps-tête, esprit en lien je pense avec difficulté d’appréhension des proportions.
• Évitement plus que du déni
• J’ai du mal ce jour parmi d’autres, à m’orienter dans les lieux, je suis perturbée par les différentes portes qui ouvrent sur une même salle, et puis je me dis qu’en fait je ne suis jamais venue dans cette salle, alors que si, que la première fois il y avait le rideau qui cachait l’estrade (grosse estrade que j’avais imaginé petite).