Jean Bergeret – Conception des Etats limites

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Jean Bergeret : La notion d’ « état limite » a été bien souvent galvaudée. On range parfois n’importe quelle situation clinique compliquée et embarrassante dans la catégorie des états-limites. Ou bien on confond l’état-limite, tel que le conçoivent les auteurs européens qui s’en sont préoccupés avec les border-line des auteurs américains. J’ai été invité autrefois dans le service d’Otto Kernberg auquel me lie une longue amitié. J’ai pu constater que les border-line de Kernberg ne sont pas forcément les états limites tels que nous les concevons. Ils répondent souvent à des modes de structurations fort différents. Les border-line du service spécialisé de O. Kernberg, à White Plains, correspondent, de mon point de vue, aux pré-psychotiques que nous rencontrons dans nos services hospitaliers dits « ouverts ». C’est ce qu’on appelle, dans les hôpitaux psychiatriques français, des psychotiques de structure qui ne sont pas délirants ou très peu, qu’on peut laisser entrer et sortir, et qui ne sont pas en hospitalisation longue ni sous contrainte. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas délirants qu’ils ne relèvent pas d’une structure de base de modèle psychotique. Tandis que dans les états limites, il ne s’agit ni d’une structure psychotique ni d’une structure névrotique. Ce sont avant tout des sujets surtout immatures, « inconsistants » structurellement.
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André Green – Quatre mécanismes dans les Etats limites

Les auteurs abordent également le concept de limite, autre notion majeure dans l’œuvre d’A. Green. A partir de 1975, s’appuyant sur le travail avec les cas limites, les structures non névrotiques, il propose un modèle explicatif des fonctionnements limites autour de quatre mécanismes : le clivage, le désinvestissement, l’agir et la somatisation.

Avec ses travaux, poursuivent les auteurs, la question des limites va progressivement s’imposer comme nouveau paradigme théorico-clinique. Du point de vue symptomatique, A. Green note que le « partage affectif » ne permet pas chez ces patients, par le biais des identifications, de reconnaître leurs affects et de leur conférer un sens. Il évoque une « indifférenciation représentation/affect » signe d’une « souffrance sans fond ». A. Green avance que les patients limites, en raison de leur incapacité à créer un espace potentiel, un lieu d’élaboration transitionnelle, créent des symptômes qui en remplissent la fonction. Ce défaut constitutif de l’état-limite favorise l’agir, le débordement affectif et les comportements addictifs.

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