« Sois belle et travaille »… Même avec un cancer !

« Sois belle et travaille »… Même avec un cancer !
29/09/2017
Par Hélène Reinold Présidente de l’association Rose Attitude
Mesdames et Messieurs les DRH et recruteurs, le cancer n’engendre pas que des difficultés pour une entreprise, il peut produire de la valeur pour les collaborateurs qui ont été touchés par cette maladie.
Cette tribune est dédiée à mes amies les Roses
Dans un métier de communication et en relation avec la clientèle, il faut particulièrement avoir le look de l’emploi et ce, notamment pour l’image que l’entreprise veut donner. Après mon accouchement, je m’étais astreinte à perdre tous les kilos (14!) accumulés pendant la grossesse avant de reprendre le travail. Entre la collègue un peu jalouse et les clients plutôt admiratifs, il a été assez jubilatoire d’entendre : « oh mais que tu es mince, on ne dirait pas que tu as eu un bébé récemment ! »

Ce diktat de la minceur, du paraître, s’applique aussi quand on rencontre la maladie

Dix ans plus tard, on m’annonce un cancer du sein. La première chose qui m’est venue c’est que ça tombe mal, je viens d’être nommée sur un autre poste et donc je ne veux pas être arrêtée trop longtemps. Le travail, c’est un de mes moteurs de vie avec ma famille.
Bon, je décide avec mon oncologue de mon plan de traitement : j’ai oublié de vous dire que je travaille depuis longtemps dans le domaine de la cancérologie. La chirurgie bien sûr, et tant qu’à faire, qu’elle soit radicale : une mastectomie qui m’évitera la radiothérapie (car pas de ganglions envahis) et je pense déjà à ma reconstruction. Je me dis une petite poitrine, cela ne va pas trop être traumatisant. Comment vous dire : drôle de sensation quand je soulève le pansement avec mon chirurgien. Je reste bravache mais en rentrant chez moi je me dis tristement qu’il me manque quand même une jolie partie de moi. Que de deuils il va falloir encaisser à partir de ce moment !
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2ème round : avantage pour moi

Et mon nouveau job me passionne, me redonne une raison d’oublier cet épisode de ma vie pour en faire un atout dans ma vie professionnelle.
N’oublions pas que 1000 personnes apprennent chaque jour qu’elles ont un cancer 400 sont en activité professionnelle.

Mesdames et Messieurs les DRH et recruteurs, le cancer n’engendre pas que des difficultés pour une entreprise, il peut produire de la valeur pour les collaborateurs qui ont été touchés par cette maladie.

Car il faut cette sacrée dose de courage, de combativité et d’abnégation pour vaincre cette maladie.
Cela a été mon cas: il n’y a pas un jour où ce que j’ai vécu n’émane pas dans mon activité professionnelle à plein temps.
Donc tout est derrière moi sauf que j’ai toujours un traitement… l’hormonothérapie : un petit cachet blanc à avaler tous les jours pendant 5 ans. C’est ma bouée de sécurité pour éviter le risque de récidive. Le tamoxifène va devenir mon meilleur ennemi avec des effets insidieux j’en préfèrerais presque la chimio : je reperds mes cheveux, je stocke du gras, j’ai tous les effets de la ménopause à 46 ans et cela va durer 5 ans ! Mais on peut tout supporter, je l’ai fait pour ma fille Carla qui est encore jeune et je veux être là encore longtemps pour elle. Et je ne veux pas regretter de ne pas avoir mis toutes les chances de guérison de mon côté.
Alors c’est le système D et on partage entre copines des astuces: des produits pour la repousse des cheveux, de l’extrait de pollen pour les bouffées de chaleur…

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